23 décembre 2002

Je suis en ce moment en train d'écouter le casse-noisette sur ARTV. Ce n'est pas la meilleure interprétation que j'ai jamais vu mais... c'est le casse-noisette !

Et puis j'ai passé la journée à écouter de la musique de Noël. Il y avait des émissions spéciales à tous les postes. Que voulez-vous, j'ai beau détester le temps des fêtes, j'adore la musique et les chants de Noël. J'ai toujours aimé. Ça me fait monter les larmes aux yeux à chaque fois. Le répertoire de Noël contient des mélodies si émouvantes, si profondes, si puissantes. Ces chants incarnent parfaitement ce que devrait vraiment être le véritable esprit de Noël. Et ça, ça me touche beaucoup. Parce qu'en ce temps des fêtes, je voudrais vraiment que toute la souffrance et la haine du monde disparaissent, que la faim, la maladie et la guerre soient instantanément et à jamais éradiqués de la surface du globe. Que partout sur la planète, les malades et les infirmes soient guéris, les ennemis se réconcilient, les affamés aient à manger, que ceux qui sont seuls et abandonnés retrouvent la joie et le désir de vivre, et que la soif de pouvoir et de domination disparaisse du coeur des hommes à tout jamais.

Mais il n'en est pas ainsi. Et je n'y peux rien. Et ça me rend furieux.

Je vis chaque jour de ma vie avec la frustration et la rage d'être impuissant face à la stupidité et à l'inconscience humaine.


Croyez-le ou non, j'ai finalement pris contact avec un plombier aujourd'hui. "So what ?" me direz-vous. Et je dois admettre que pour le commun des mortels il s'agit là de quelque chose de tout à fait banal et anodin. Mais pas pour moi. Pour moi, rien n'est jamais banal et anodin lorsque j'ai à prendre contact avec quelqu'un pour des raisons professionnelles. En fait, selon l'échéancier que je m'étais fixé, il y a plus de deux semaines que ça aurait dû être fait. Mais je branlais dans le manche. D'abord parce que je n'arrive pas à me décider sur le choix de ma robinetterie, et que je dois avoir celle-ci avant que le plombier ne puisse commencer son travail, mais surtout parce que...

Parce que quoi, au juste ?

Parce que je ne connais aucun plombier, que je n'avais aucune recommandation de personne, et qu'il fallait donc que je me fis entièrement à mon jugement et au hasard pour faire un bon choix ? Parce qu'en général, je ne fais aucune confiance en ce qu'on appelle les "professionnels" et que je me méfiais de mon choix ? Parce qu'il faut toujours que tout soit parfait et que j'attendais stupidement d'avoir une idée qui me permettrait d'être certain de choisir le meilleur plombier qui soit ? Parce que j'avais peur d'avoir l'air stupide ou ignorant au téléphone en posant des questions à mes candidats potentiels ? Parce que je savais qu'il fallait que j'en appelle plusieurs pour faire un bon choix, et que je ne voulais pas avoir à rappeler les autres pour leur dire que je ne les avais pas choisi ?

Try "All of the above"...

Cette anxiété sociale est vraiment à la limite de m'empêcher de fonctionner en société. En fait, certains psychologues diraient que oui, d'autres que ce n'est pas encore assez grave.

Bon. Quoi qu'il en soit, c'est fait, l'homme avec qui j'ai parlé connaît bien le secteur (je l'ai choisi en partie pour ça), il a l'air de bien connaître son affaire (je m'y connais aussi un peu en plomberie alors il ne peut pas vraiment me passer un sapin) et nous avons pris rendez-vous pour vendredi.

Ce qui veut dire que d'ici là, il va vraiment falloir que j'ais fait un choix en ce qui concerne ma putain de robinetterie. Ça me laisse seulement un jour et demi. Demain et jeudi après-midi. Si je sors demain, il va bien falloir que je me rase. Ça fait dix jours que je ne suis pas rasé. Ça fait du bien à la peau, mais ça me donne l'air un peu guenillou (beaucoup en fait). Si je me montre en public comme ça, les passants vont me donner des pièces. Parce que c'est Noël. Ho Ho Ho.


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