27 mai 2002

Tous les soirs depuis une semaine se sont déroulés à peu près de la même façon. J'ai été pris par une rage d'informatique (ben oui, que voulez-vous, j'aime ça !), et j'ai essayé au moins deux systèmes d'exploitation différents. Je ne m'arrêtais que quand je tombais de fatigue. Alors pas de journal, pas de lecture, juste droit au dodo, à m'endormir tantôt au son des grenouilles, tantôt à celui de la pluie qui tombe.

La journée de samedi a été vraiment étrange. Je me suis retrouvé seul, comme c'est souvent le cas les fins de semaine, et je me suis finalement astreint à mettre en sac une partie des feuilles que j'avais ramassé. J'ai passé tout l'après-midi à avoir des idées noires, à rager contre cette mélasse dont je ne peux me sortir, contre mon incapacité absolue à changer ma vie, et également contre mon voisin qui m'a fait chier pendant plusieurs heures avec le son de sa stupide scie à chaîne.

Est-ce que c'est moi qui suis un mutant ? Quand j'ai acheté ma tondeuse il y a dix ans, j'ai pris soin de choisir un modèle avec un moteur à quatre temps, moins bruyant et moins polluant. J'ai toujours fait attention de tondre ma pelouse soit les jours de semaine où la plupart des gens travaillent, ou en même temps que les autres si je dois le faire les fins de semaine. J'achète de la lessive sans phosphate pour éviter l'eutrophisation de mon lac, et je n'utilise ni fertilisant, ni herbicide. J'ai même toujours coupé les arbres chez moi avec une scie à main, pour éviter le plus possible à mon voisinage la douleur d'avoir à endurer ces machines infernales que sont les scies à chaîne. Est-ce que j'en fait trop ?

Tout ça pour dire que le soir de la même journée, j'étais particulièrement de bonne humeur, chantonnant devant mon ordinateur en écoutant de la bonne musique. Je ne comprenais pas comment il était possible de vivre des états d'âme si opposés dans la même journée, jusqu'à ce que je regarde par la fenêtre et que je vois la pleine lune se lever lentement au dessus des montagnes...

La semaine passé, alors que je partais travailler, la copine d'un de mes voisins (celle qui faisait l'entretien printanier de leur terrain) sortait en même temps. Elle m'a salué avec un grand sourire.

Finalement, ça aurait été une très bonne idée d'aller l'aider à ramasser ses feuilles.

D'ailleurs, je crois qu'elle habite seule dans la maison depuis une semaine. Les autres doivent être en vacance.

Surprise aujourd'hui: Nikita et Lolita m'ont toutes les deux écrit aujourd'hui ! Quelle mouche les a donc piqué ? Ça sent le traquenard à plein nez... ;-)

Lolita espère que je ne crois pas que tout le nouveau dans sa vie implique une rupture de notre amitié. Ben voyons ! Pourquoi aurais-je cru ça ? Après tout ça ne fait que... huit semaines qu'elle ne m'a pas donner signe de vie ! Pourquoi m'inquiéterais-je pour si peu ?

Elle me connaît bien mal, la petite Lolita...

Et puis Nikita qui me reproche mon silence elle aussi ! Mais qu'est-ce qu'elles ont toutes ?! Dans son dernier courriel, il était clair comme du cristal qu'elle aurait très peu de temps à elle d'ici à son déménagement, alors qu'est-ce qu'elle voulait ? Que je la harcèle ?

Vous en faites pas mes chères, vous allez finir par me voir un jour. Si la chaleur peut finir par arriver. Et si je peux finir par compléter toutes les petites choses qui traînent ici. Comme ces putains de feuilles.

Oui, je sais, c'est décousu comme billet. Non, je ne m'excuse pas. J'écris comme j'écris, bon. :-)


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