19 mars 2002

Autre rendez-vous chez mon dentiste aujourd'hui, pour continuer mon traitement de canal. Lors de ma dernière visite, on s'était aperçu en observant la radiographie que c'était la racine opposée à la carie qui était infectée. Aujourd'hui, en ouvrant ma dent, nous avons eu l'explication. Les trois racines étaient mortes; aucun pu, aucun sang. Rien. Apparemment, la carie avait commencé à attaquer la première racine, mais mon corps avait choisi de "sacrifier" celle-ci, de couper le flux sanguin et d'ainsi empêcher les bactéries de s'installer (se sont des bactéries aérobies, elles ont besoin d'oxygène). Lorsque la carie a progressé jusqu'à la deuxième racine, mon corps a réagit de la même façon, coupant une fois de plus l'herbe sous le pied à l'infection. Mais à la troisième racine, mon corps s'est fait prendre de vitesse, et l'infection s'est installée.

Autrement dit, mon corps avait commencé à se faire lui-même un traitement de canal naturel. Et, n'aurait été de la troisième racine, il aurait probablement réussi.

C'est fou ce que le corps humain est fascinant.

Mais bon. Vu que mes trois racines étaient déjà mortes, mon dentiste m'a dit qu'il y avait peu de chances que je ressente beaucoup de douleur lorsque l'anesthésie serait dissipée. Et c'est effectivement le cas. Bien sûr, j'ai la mâchoire et la joue sensible à cause des piqûres, mais ça, c'est tout à fait normal.

Encore deux rendez-vous et ce calvaire sera terminé.

Enfin. Je ne devrais pas appeler ça un calvaire. Mon dentiste est très compétent et ne me fait absolument pas mal. En fait, ce que j'ai trouvé le plus pénible, c'est la crampe à la mâchoire que je ressentais à force d'être obligé de ma garder la bouche exagérément ouverte pendant plus d'une heure.

Il y avait même des moments où j'étais plutôt détendu. Comme lorsque le soleil, le long de sa course dans le ciel, a commencé à pénétrer par la fenêtre de la clinique et à me réchauffer le visage. Lorsque mon dentiste m'a demandé si je le recevais dans les yeux et si je préférais qu'il baisse la toile de la fenêtre, il a immédiatement compris par mon regard et mes grognements qu'au contraire, cela me faisait le plus grand bien.

Et oui. Il me fait de plus en plus de bien le soleil. Et pas seulement lorsque je suis étendu sur une chaise de dentiste. Je le sais, parce que je recommence à rêver.


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