19 juin 2003

Failli écraser un lièvre ce matin. Il se tenait en plein milieu de la route au tournant d'un virage. Il s'est mis à courir devant ma voiture et je ralentissais progressivement, question de lui laisser une chance. Il a fini par comprendre le gros bon sens en sautant de côté dans le fossé pour regrimper de l'autre côté et disparaître entre les arbres.

C'est rigolo un lièvre. C'est la première fois que j'en vois un dans mon coin. Avant je n'avais vu que des lapins.

"Ben c'est pas la même chose, un lapin et un lièvre ?", me demande une collègue de travail.

Non, c'est pas la même chose. Ce sont deux espèces distinctes. Mettez un lapin et un lièvre côte à côte et vous verrez très bien la différence. Bien qu'appartenant à la même famille, ils sont si différents biologiquement qu'on ne peut même pas les croiser entre eux. Leurs cellules ne comportent même pas le même nombre de chromosomes !


Ces temps-ci je suis continuellement tiraillé par la culpabilité soit de ne pas profiter des belles soirées chaudes, soit de ne pas travailler sur mon sauna. Ce projet qui se voulait bénéfique à l'origine est devenu une véritable pain in the ass.

Ce qui ne m'a pas empêché de profiter pleinement d'une belle soirée de canotage cette semaine sur ce lac près duquel j'habite depuis plus de dix ans mais dont je ne me lasse pas. Première agréable surprise: Une maman huard avec trois petits, deux dans l'eau juste derrière elle et un sur son dos. C'était tellement mignon à voir ! L'avantage avec une mère et ses petits, c'est qu'elle ne s'enfuit pas en plongeant à l'approche d'un canot, pour ne pas abandonner sa progéniture. De mon côté, j'ai fait attention de ne pas l'effrayer, en feignant l'innocence et en ne me dirigeant pas directement vers elle avec mon canot. Elle m'a regardé passer, sans émettre le moindre son, probablement pour éviter d'attirer mon attention. Dès que je les ai eu dépassé, j'ai pu remarquer qu'elle prenait ses distances de moi, aussi vite que pouvait la suivre ses petits.

J'ai été accueilli à l'entrée du marais par le claquement sec d'une queue de castor qui frappe la surface de l'eau. Apparemment, les petites bêtes avaient remarqué ma présence bien avant que je ne remarque la leur.

À l'exception des maringouins, la promenade dans le marais fut toujours aussi agréable, que ce soit ces trois petits canetons qui se sont enfuis en pépitant à l'approche de mon canot, ce rat musqué émergeant tout juste de cet ancienne hutte de castor abandonnée où il avait probablement élu domicile, ou les petites droseras qui commençait à apparaître ça et là parmi les bosquets de végétation flottante, attendant leurs premières proies de la saison. Et que dire du gloussement du butor, si près de moi maintenant, mais néanmoins hors de portée car il se tenait dans une section du marais inaccessible en canot.

Le fond de l'air était doux, le vent était tombé, et le soleil couchant brillait à travers une mince couche de nuages juste au dessus des montagnes. Alors que je pagayais lentement en revenant vers la maison, j'ai posé ma rame quelques minutes et me suis laissé emporté par mon élan, et aussi par le paysage. Je ne pouvais m'empêcher de constater que j'étais absolument seul sur le lac; aucune autre embarcation, aucun enfant pataugeant dans l'eau. C'est à se demander pourquoi ces gens sont venus s'installer ici.

Je suis aussi aller explorer la source du lac, où j'ai constaté que la montaison printanière des meuniers était commencée. Ils étaient si nombreux et l'eau si peu profonde qu'à un moment donné, j'ai carrément senti mon embarcation tanguer légèrement alors qu'ils se précipitaient tous sous le canot dans un mouvement de panique provoqué par mon approche.

Je crois que je ne me lasserai jamais de toutes ces merveilles.

La fin de semaine qui approche s'annonce splendide. J'aimerais bien faire du camping. Je vais en parler à Copine tiens, si elle n'a rien de prévu.


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