15 juin 2003

Il y a quelques jours, un petit hyménoptère dont j'ignore l'espèce exacte voletait autour de moi et investiguait tous les objets de mon bureau: lampe, écran, pot à plante, etc. Je me rappelle m'être dit que je ferais mieux de le capturer et d'aller le porter dehors car il ne trouverait certainement rien à manger ici. Mais il est parti et je n'y ai plus repensé.

Ce matin, je venais de me préparer un bol de céréales et en venant le porter sur mon bureau à côté de mon clavier, une goutte de lait est tombé sur mon plancher.

Après avoir fini de manger, je me suis penché pour essuyer mon dégât, et que vois-je ? Le petit insecte était là, sur le plancher, en train de boire la goutte de lait qui y était tombé. Je l'ai laissé se repaître en paix, pour ensuite le capturer et le mettre dehors.

C'est étrange, il n'a pas trop protesté lorsque j'ai essayé de l'attraper.


Retour au travail demain. Cela fait plusieurs personnes qui me demandent quand je vais prendre des vacances. Je leur répond toujours que je l'ignore. En effet, je n'ai rien de prévu.

J'attend.

Quoi au juste ?

Que la chaleur de l'été arrive finalement ?

Que quelque chose de particulier se produise ?

Pourtant, je sais très bien que rien ne se produira.

Mais c'est vrai que la chaleur se fait attendre.

J'ai peur que cette année se répète le scénario de l'an passé.

Je pourrais partir en voyage. J'ai plein de destinations en tête, mais je devrai me résigner à voyager seul. Il n'est évidemment pas question que je reparte avec mon ami d'enfance. Il ne m'en a pas parlé d'ailleurs.

Je devrais au moins commencer à prendre sporadiquement des journées et demi-journées lorsque le beau temps se présente. Nikita m'a récrit dernièrement et elle me demandait quand je recommencerais à prendre des après-midi de congé pour faire quelque chose avec elle. Mais on dirait toujours que j'attend d'avoir moins d'ouvrage au bureau pour commencer à me permettre de prendre des congés. C'est ridicule. Je travaille là depuis assez longtemps pour savoir que nous sommes surchargés et que nous n'aurons jamais moins d'ouvrage. Dans ces conditions, je ne prendrais jamais de vacances. Il faut savoir décrocher un moment donné.

J'ai un rack à m'acheter, de même qu'un kayak et un vélo. Faudrait peut-être que je me déniaise.

Allez Laqk, déniaises-toi.

Ça fait plusieurs fois que mon amie d'enfance (celle avec qui je travaille) me propose de passer une journée ensemble en pleine nature sur le bord d'un lac ou d'une rivière. Serait temps que j'arrête de dire "un moment donné" et que je fixe une date.

Faudrait que je me fixe une date pour vivre, tiens. Ça serait un début.

Alegria m'a recontacter dernièrement et ça fait des lunes que je veux lui répondre mais "ça n'adonne jamais". Je me dis que les cours finissent et qu'elle doit être surchargée, ou que je devrais attendre de passer dans son coin pour l'avertir d'avance et passer la voir, ou que je ferais mieux d'attendre que le beau temps finisse par arriver, ou que j'aies quelque chose de concret à lui proposer, ou bla bla bla des excuses des excuses des excuses.

Vous savez ces entrevus où on demande toujours à l'artiste quel est son plus grand défaut ? Et bien dans mon cas, je saurais exactement quoi répondre: la procrastination. Je suis le maître incontesté de la procrastination dans tout l'univers. Personne sur toute la planète ne fait preuve d'autant d'inertie que moi, j'en suis sûr. C'est ma vie en entier que je procrastine. Essayez de faire mieux.

C'est pour ça que j'aimerais tant ne jamais vieillir. Comme ça, j'aurais l'éternité pour remettre ma vie à plus tard.

Jusqu'à ce que j'attrape une maladie mortelle ou que je me fasse renverser par un autobus.

Bon.


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