26 juin 2003

Lorsque, même moi, je commence à montrer des signes d'impatience face à la canicule qui perdure, c'est parce qu'il fait vraiment, mais alors là vraiment chaud.

Je sais cependant que j'ai une tolérance à la chaleur au dessus de la moyenne, et qu'en plus je vis dans un coin où les températures se tiennent toujours un ou deux degrés en dessous de ce qu'elles sont en ville. Ajoutez à cela le fait que ma chambre à coucher se trouve au rez-de-chaussée alors que pour beaucoup de mes amis elle se situe à l'étage, et je ne peux que commencer à imaginer ce qu'ils doivent endurer depuis plusieurs jours.

Avant hier soir, lorsque je me suis couché, la température dans ma chambre indiquait vingt-six degrés. Hier soir, elle indiquait vingt-sept. Et ce soir, tout porte à croire que lorsque j'aurai fini d'écrire ces lignes, elle indiquera encore vingt-huit degrés.

J'ai pris congé cet après-midi. Je l'ai passé dans l'eau jusqu'au coup, sur une plage de sable au bord d'une rivière. Un des nombreux petits coins que j'ai découvert au fil des années. C'était la seule façon de supporter la chaleur aujourd'hui: s'immerger dans l'eau souvent et se laisser sécher debout, nu dans la brise.

En fin d'après-midi, je me suis astreint à une tâche qui me puait au nez (littéralement) mais qui devait être faite. La canicule a entraîné un taux de mortalité accru parmi les poissons du lac. Et, comme chacun sait, un poisson mort, ça pue. Et pas rien qu'un peu. Et pour mal faire, ces derniers jours, les vents soufflaient toujours de façon à pousser toute la cochonnerie flottante du lac vers ma rive. Résultat: ce matin, j'ai dû me faufiler entre cinq poissons morts pour faire ma saucette matinale.

Est-ce que j'ai mentionné l'odeur ?

Alors ce soir j'ai fait ce qui devait être fait. Quand je suis retourné sur le bord du lac, il y avait maintenant sept poissons morts, plus trois têtards, eux aussi décédés. J'ai tout mis ça dans un sac de plastique le plus imperméable possible, que j'ai ensuite doublé pour finalement jeter ça dans mon bac à ordure. Et bien quand je suis passé à côté du dit bac tout à l'heure, je pouvais encore sentir une légère odeur...

Et dire que les éboueurs ne repassent pas avant la semaine prochaine...

Je suis assez peu dédaigneux en général, et j'ai quand même un bon système immunitaire, mais cette fois, je dois avouer qu'il serait sans doute plus raisonnable pour moi de m'abstenir de toucher à l'eau de mon lac pour quelques jours, le temps que les températures redescendent à un niveau plus acceptable. Là où il y a des coliformes, il n'y a pas de plaisir...


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