24 juin 2003

Ce sont des journées comme aujourd'hui qui me remettent les pendules à l'heure, qui me replacent devant l'inéluctable réalité de ma vie, qui me rappellent que je ne peux vivre continuellement dans un rêve, me projeter dans l'avenir. Le présent, mon présent, m'attend toujours au détour, et peu importe le temps que ça prend, je finis toujours, inévitablement, par m'y frapper comme sur un mur de brique.

Ce sont des journées comme aujourd'hui qui me rappellent que lorsque qu'il y a jour férié, ou fin de semaine, les gens font des choses en couples, en famille. Ils font des choses avec ceux et celles qui comptent le plus à leur yeux, ceux et celles qui sont numéro un dans leur vie.

Ce sont des journées comme aujourd'hui qui me rappellent que, bien que j'aie une petite place dans la vie de beaucoup de gens, je ne suis le numéro un de personne. Lorsque tous les six ou sept milliards d'êtres humains de cette planète pensent à la personne qui compte le plus à leurs yeux, aucun ne pense à moi.

Tout ce que nous voyons, entendons et sentons n'est qu'une illusion. Seule notre pensée est réelle. Notre pensée et celle de ceux que nous aimons. Eux aussi ne sont que des illusions à l'origine. Mais lorsque nous les aimons, nous les rendons réel. Nous les extirpons du néant, leur insufflant l'existence, leur donnant vie. Notre vie. Notre existence. Notre réalité.

Seul, il n'y a rien. Pas de Terre, pas d'espace, pas d'Univers. Seulement le néant, le vide. Et nous, seuls au milieu de ce vide infini. Seuls avec nos illusions de terre, d'eau, d'arbres, de villes, de ciel bleu, de plages...

Et puis...

C'est demain que je la revois. Je n'ai pas peur que ça se passe mal, je n'ai pas peur que ça se passe bien. J'ai peur parce que je ne sais pas comment ça va se passer.

C'est encore et toujours le doute, l'inconnu, l'incertitude qui me terrifient le plus.


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