4 septembre 2003

Il ne se passe pas grand chose d'excitant dans ma vie ces temps-ci. Depuis le début du mois, la nature nous a cruellement rappelé que l'été a toujours une fin. Il ne fait plus aucun doute maintenant que l'automne approche, je n'ai qu'à regarder les montagnes pour m'en convaincre lorsque je me promène sur le lac, ce que je ne fais plus très souvent à cause des soirées fraîches.

N'empêche que le soleil qui brillait hier était une occasion trop belle pour que je la laisse passer. J'ai pris l'après-midi de congé pour aller faire du kayak en pleine nature. C'est étrange d'entendre un hibou ululer en plein après-midi, mais c'est le genre de chose qu'on voit de plus en plus à l'approche de l'automne. À la fin du mois, on pourra voir les chauve-souris voler en plein jour, car elles doivent se nourrir pour se préparer à hiberner mais les insectes ne sortent plus la nuit, car elles sont trop fraîches.

Ce matin, j'ai d'ailleurs réalisé avec désarroi à quel point une année complète sans activité physique soutenue m'avait fait perdre ma forme. Les muscles de mon dos me faisaient tellement mal que j'en avais de la difficulté à me retourner dans mon lit. Tout ça à cause que j'ai eu à faire quelques courts portages hier avec mon embarcation, qui est pourtant très légère.

Inutile de préciser que j'étais absolument seul durant l'après-midi d'hier. Cette solitude avec laquelle j'avais plus ou moins appris à composer cet été recommence à me peser.

Et ces années qui passent, inéluctablement. Et chaque année que je passe seul est une année de moins à partager. Vais-je attendre que les années qui me restent à vivre puissent se compter sur les doigts des mains ?

Peut-être devrais-je plutôt compter les jours qui me restent. Des milliers, c'est un chiffre tellement incommensurable, tellement impossible à concevoir.

Ou peut-être devrais-je arrêter de compter, prendre plutôt le temps d'écouter la pluie qui tombe ou les grillons qui chantent.

Ce serait chouette d'être un elfe. Je serais juste et sage, et je vivrais éternellement.


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