31 juillet 2004

Pensiez-vous que, pour la première fois depuis la création de ce journal, j'allais laisser passer un mois entier sans une seule entrée ?

Pour être franc, je l'ai cru moi aussi. Mais finalement, vous n'assisterez pas à cette première ce soir. De toute façon, la majeure partie de mon lectorat doit m'avoir faussé compagnie depuis le temps...

La réalité internautique ne fait tellement plus partie de ma vie maintenant. Je ne pense tout simplement plus à ce journal. Je ne lis pratiquement plus les journaux des autres. Les seules vies qui m'intéressent maintenant sont la mienne et celles des personnes que je fréquente en chair et en os, même s'ils sont toujours si peu nombreux.

Les choses sont au statu-quo avec la collègue avec qui je m'entend si bien. Des périodes de travail intense qui nous mobilisaient tous les deux ont fait que nous ne nous sommes même pas vu, encore moins parlé, pendant plusieurs semaines. À un moment donné un petit message est apparu dans ma boîte de courriel. C'était elle qui s'inquiétait de ma disparition et qui se demandait si tout allait bien. Cette attention m'a flatté. Je crois que j'aurai toujours besoin de me faire prouver à intervalle régulier qu'une personne tient à moi. Cette insécurité chronique sera longue, très longue à guérir.

J'ai pris beaucoup de demi-journées de congé ces dernières semaines pour profiter du beau temps qui a finalement décidé de se montrer le bout du nez. Mais je suis beaucoup trop sédentaire à mon goût. J'aurais eu l'opportunité de me remettre en forme mais j'ai préféré "vedger" dans ma cour, m'occuper de mes arbres et prendre du soleil. Mon ami d'enfance est complètement obnubilé par son projet de maison, mais j'ai quand même réussi à l'amener faire du kayak il y a de cela deux fins de semaines. Quand à sa collègue, elle est venue une fois faire du kayak un après-midi. Je l'ai vu apparaître alors que j'étais sur le bord du lac. J'étais nu, naturellement, et elle a figé en me voyant, ne sachant plus que faire ou comment réagir. Ce n'était qu'une demi surprise pour elle. Nous avions déjà discuté de ma préférence à être nu lorsqu'il fait beau et chaud, et nous savions que ce moment arriverait éventuellement.

Je l'ai mis immédiatement à l'aide, lui disant qu'elle pouvait s'approcher sans problème. Elle a semblé parfaitement à l'aise avec ma nudité par la suite.

Le hasard a quand même bien fait les choses. Même si elle est ouverte d'esprit, il ne fait aucun doute que, comme la plupart des gens, elle doit sûrement considérer que mon mode de vie est hors norme et plutôt inhabituel. Comme elle m'avait demandé de venir pagayer avec elle et que j'avais accepté, nous glissions ensemble sur l'eau, discutant de choses et d'autres, quand nous sommes passés à côté d'une jeune femme qui nageait apparemment pour une sorte d'entraînement puisqu'elle traînait derrière elle une planche flottante reliée par une corde à sa taille, sans doute au cas où elle serait épuisée. Hors, en passant près de cette nageuse, celle-ci a semblé légèrement mal à l'aise, et j'ai immédiatement remarqué qu'elle nageait nue. Ma compagne aussi n'a pu que constater la même chose. Elle a dû se dire alors que, finalement, la nudité n'était peut-être pas si inhabituelle que ça, en tout cas pas dans mon voisinage.

Croyez-le ou non, je n'ai pas grand chose d'autre à raconter. Ma vie est très tranquille depuis plusieurs semaines. Cela m'a fait beaucoup de bien. La disparition presque totale de tous mes symptômes reliés à l'angoisse a sans doute beaucoup contribué à l'amélioration de mon état général. Il me reste encore quelques semaines de vacances, que je prendrai probablement en août. Je ne sais pas encore si je voyagerai (seul, sans aucun doute) ou si je profiterai de ce temps pour faire un blitz final et terminer ma galerie une fois pour toute.

Quand à vous, où que vous soyez, j'espère que vous profitez aussi pleinement de tout ce que la vie vous apporte.


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