9 juin 2004

Je suis dans une période stagnante.

Alors que toute la nature s'éveille autour de moi, moi, je reste immobile et contemplatif.

Je suis en retard sur tout ce que j'avais prévu avoir terminé à cette date. J'avais prévu prendre deux semaines de vacances en mai pour faire ma galerie, mais les réalités de mon travail m'en ont empêché. Donc, pas de galerie. Croyez-le ou non, il me reste encore quelques tas de feuilles à ramasser. J'ai quand même eu le temps de réparer quelques marches de mon escalier descendant dans ma cour, détruisant du même coup une fourmilière de fourmis charpentières de plusieurs milliers d'individus. Tout un spectacle à regarder, laissez-moi vous le dire.

Émotionnellement, je dirais que je suis complètement monopolisé depuis plusieurs semaines par mes éternelles craintes concernant mes problèmes de santé, qui m'inquiètent de plus en plus, et ce malgré le fait que les choses semblent s'améliorer de façon progressive. N'empêche que cette angoisse occupe beaucoup trop de place dans ma vie et que je dois en avoir le coeur net. Jamais de toute ma vie je ne me suis empêché de faire quelque activité que ce soit à cause de supposés problèmes de santé, et ce même pendant les pires périodes où je souffrais de syndrome de panique. Et maintenant, j'en suis rendu à ce point. Il faut que ça cesse. Je vais donc prendre rendez-vous avec un médecin dès que le temps me le permettra.

Mon ami d'enfance, sa copine et moi avons eu quelques autres opportunités de faire du kayak ensemble depuis le mois dernier. Nous avons même passé un après-midi seuls elle et moi, dimanche dernier, à faire plus ample connaissance. Je dois avouer que je ne sais pas trop quoi penser d'elle à date. Je peux cependant affirmer une chose: peu importe ce qui se développera éventuellement entre nous, amitié, amour, ou rien du tout, cela se fera très très très progressivement. Elle est totalement autonome et n'est absolument pas envahissante, ce qui joue beaucoup en sa faveur, du moins en ce qui me concerne. Laissons faire le temps.

Et pour finir, vous vous rappelez ce nid que des merles ont bâti dans l'arbre juste en face d'une de mes fenêtres il y a trois étés de cela ? Et bien cette année, il a été entièrement rénové et un nouveau couple y a élu domicile. Chaque matin, en partant travailler, je pouvais voir la même routine de la femelle qui s'enfuyait en protestant dès que j'apparaissais du coin de la maison pour aller prendre ma voiture. Je me disais que cette fois je devais absolument prendre des photos, mais même à travers la fenêtre de mon boudoir elle me voyait quand même et ne me laissait guerre d'opportunité.

Puis, elle a disparu. Deux jours consécutifs sans la voir. Je savais bien sûr que quelque chose n'allait pas. En fin d'après-midi du deuxième jour, j'ai donc pris mon échelle et je suis allé voir ce qui se passait. Et voici ce que j'ai découvert.

Un seul et unique oeuf, qui avait commencé à éclore. Malheureusement, comme on peut le voir sur la deuxième photo, le petit oisillon est mort avant d'émerger de sa coquille. Sa mère a donc abandonné le nid. Les oiseaux fuient la mort.

Sachant que la saison n'était pas trop avancée pour tenter une deuxième portée, et sachant aussi que jamais la maman merle ne réutiliserait ce nid tant et aussi longtemps que l'oeuf s'y trouverait, je me suis dit plus tard que si j'enlevais l'oeuf moi-même, il y aurait peut-être une mince chance pour qu'elle ponde à nouveau dans le même nid. Mais un quelconque animal m'a devancé, sans doute une corneille ou un raton laveur, car le lendemain, le nid avait été dérangé et l'oeuf n'y était plus.

Quoi qu'il en soit, il est encore désert. Pourtant, j'entend encore le père chanter tous les matins, ce qui m'indique que le couple n'a pas abandonné le territoire. Il y a peut-être d'autres nids dans les environs et ils en ont sans doute rénové un autre. Va falloir que je fasse quelques recherches autour de chez moi.


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