23 septembre 2004

Curieusement, avec l'arrivée de l'automne, les choses se sont calmées beaucoup dans mon coin ces derniers jours. J'ignore si c'est le froid qui incite les gens à rester à l'intérieur en soirée, mais quand je me couche le soir, je n'entend plus de bruits de voitures, de portières qui claquent, de voisins qui placotent sur leur galerie. Plus que le chant des grillons sur un fond de silence, interrompu de temps à autre par le hululement d'un hibou ou le piétinement d'un petit animal dans l'herbe sous ma fenêtre. L'autre soir, c'était un jeune raton laveur que j'ai vu traverser nonchalamment mon terrain pour s'en aller chez le voisin. Un peu plus tard, j'ai vu le minou de mon voisin gambader dans la rue, s'en retournant chez lui, paradant fièrement avec une souris dans la gueule.

Ah, ces animaux. Un rien les amuse. Pour ce qui est de la souris, je suis sûr qu'elle ne s'amusait pas du tout.

Parlant d'animaux, pour ceux qui seraient intéressés à savoir comment s'est terminé ma partie de bras de fer avec les castors, et bien j'ai gagné. Je vous avais déjà dit qu'après mon retour de ma petite escapade de quelques jours, les employés de la municipalité avaient terminés le travail que j'avais commencé et complètement détruit le barrage, et que je continuais à mettre systématiquement en échec leurs tentatives de le reconstruire. Et bien ça a pris environ une semaine, mais je suis venu à bout de leur patience. Qui plus est, les pluies extrêmement abondantes qui nous sont tombées dessus quelques jours plus tard ont gonflé le ruisseau à un point tel que tous les débris qui traînaient encore dans le tunnel ont été complètement emportés, et que les eaux ont transporté de la montagne des sédiments qui se sont déposés au fond pour faire disparaître complètement la cavités que les castors avaient creusé sous et devant le tunnel en ramassant des matériaux pour imperméabiliser leur barrage. Si bien que maintenant, il ne reste plus trace de leur passage. Même les herbes et les petites plantes de sous-bois ont repoussé sur le sol dénudé par l'inondation.

La nature guérit très vite de ses blessures lorsqu'on lui en donne la chance.

Devant mon acharnement, appuyé par les efforts de Dame Nature, les petites bêtes ont finalement lancé la serviette. Leur autre barrage, plus en aval, a quant à lui résisté à la crue, et je n'ai pas essayé de le détruire. Il semble que nous en soyons venu à un compromis acceptable pour tous.


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