7 août 2006

Lola m'a envoyé un courriel hier, avec plein de liens vers des chalets à louer. Elle veut répéter l'expérience le plus de fois possible d'ici l'arrivée de l'hiver. Pendant plusieurs années, elle s'est investie dans son travail, presque toujours sept jours sur sept, mais c'est fini tout ça pour elle maintenant. Elle veut profiter davantage de la vie, et surtout de ses fins de semaines.

Au téléphone, nous avons reparlé de notre escapade en forêt. Nous ne pouvons que constater, l'un comme l'autre, à quel point ça nous a fait du bien.

Depuis un certain temps maintenant, je me permettais de moins en moins de profiter pleinement de mon petit chez moi, de peur que cela ne fasse que me rappeler continuellement ma solitude. Mais depuis ma semaine avec Lola, je me force davantage pour sortir le soir après le souper, m'assoir sur le bord du lac en écoutant le chant des grillons, faire un feu, écouter les canards se chicaner sur le lac, et simplement regarder la nuit tomber. Et force m'est donnée d'admettre que je n'aurais jamais dû m'en priver. Malgré la solitude, cela me fait du bien quand même, beaucoup de bien.

Il me reste encore un mois de vacances. Toujours pas de nouveaux voisins dans la maison abandonnée. Ça me laisse beaucoup de latitude pour faire ce que je veux chez moi, surtout les jours de semaine quand mes autres voisins sont au travail. Mais je me rend de plus en plus compte que ce qui sera le plus important en ce qui a trait à ma future résidence, ce sera l'absence de voisins. La paix totale. Personne ne me dérangera, et je ne dérangerai personne. Je pourrai bucher, scier, tondre la pelouse, cogner du marteau, à n'importe quel heure et n'importe quel jour de la semaine. Et le soir, près du feu, je n'entendrai que les chants des grenouilles, des huards et des grillons. Pas de voisins saouls qui rient comme des cons sur leur galerie, pas de bruit de scie à chaîne ou de tondeuse à gazon, pas de chiens qui jappent, pas de camions semi-remorque qui descendent une côte sur la compression.

La paix, quoi. Et cette paix, je serai toujours prêt à la partager avec toute personne qui en exprimera le désir. Ma porte sera toujours ouverte pour eux. Ce n'est pas parce qu'on est misanthrope qu'on est nécessairement antisocial. Ça aussi, c'est une chose que les gens autour de moi ont beaucoup de difficulté à comprendre.


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