11 décembre 2007

Je ne sais pas ce qui m'arrive. Depuis ma plus tendre enfance, je déteste passionnément l'hiver. Et pourtant cette année, pour une raison qui m'échappe, je le trouve beau. J'aime voir les montagnes complètement enneigées, d'un blanc immaculé. J'aime voir les arbres chargés de neige. Je reste le nez dans la fenêtre à regarder les flocons tomber. Ce matin encore, le givre couvrait complètement à la fois les conifères et les feuillus, leur donnant un aspect féérique, presque magique.

Chaque fois que j'ai eu à sortir pour pelleter la neige à date, je m'y adonnais calmement, sans stress, m'arrêtant à l'occasion simplement pour humer l'air frais et écouter le silence de la froideur. En fin de semaine dernière je n'y tenais plus, et je me suis habillé pour sortir prendre une marche dans mon quartier, chose que je fais rarement même en été, et à toute fin pratique jamais en hiver. J'ai croisé peu de gens, mais tous me saluaient avec un grand sourire, apparemment ravis de trouver âme qui vive dans ces rues presque désertes malgré le soleil radieux.

J'ai marché jusqu'à la décharge du lac, où j'ai terrorisé un canard qui s'est envolé en criant pour aller se poser une centaine de mètres plus en aval. Qu'est-ce qu'il faisait encore ici, je n'en ai aucune idée. Si j'avais la possibilité comme lui de partir dans le sud chaque hiver, croyez-moi, abondance de nourriture ou pas, et bien je ne m'en priverais pas. Il flottait probablement depuis des heures, les pattes immergées dans un eau glaciale dont seul le mouvement l'empêchait de geler. Comment ces petites bêtes réussissent cet exploit, je ne le comprendrai jamais.

J'espère que mon état d'âme actuel est indicateur d'une tendance qui se continuera dans les années à venir. Car là où j'ai l'intention d'aller m'installer, les hivers seront significativement plus long et plus froid qu'ils le sont ici. Espérons qu'ils me paraîtront alors moins pénibles. Pas aussi pénible en tout cas que les mouches noires en été.


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