22 mars 2008

Axiome numéro un: Les êtres humains sont des animaux.

Axiome numéro deux: Les êtres humains DÉTESTENT se faire dire qu'ils sont des animaux.


Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je ne sais plus quoi faire de cette putain de marde blanche. Quand je sors de chez moi, je dois d'abord marcher dans un tunnel de neige qui m'arrive à la hauteur des yeux. À cause de la quantité de neige dans la rue et de la largeur réduite de celle-ci, la plus petite chute de neige m'oblige à une heure de pelletage car la déneigeuse me fait à chaque fois un remblais d'un mètre de profond et de haut sur toute la largeur de mon entrée. Cette semaine j'ai dû monter sur la toiture pour une deuxième fois de l'hiver pour la déneiger car l'épaisseur de neige était presque revenue au niveau qu'elle était lorsque je l'ai déneigé la première fois. C'est la première fois depuis que j'habite ici que je dois déneiger la toiture deux fois durant l'hiver. Ma cour est entièrement recouverte d'une couche uniforme de neige de près d'un mètre et demi. Il y a en ce moment plus de neige au sol qu'il y en a jamais eu de tout l'hiver, et de tous LES hivers.

D'un autre côté, ce pelletage perpétuel est en train de me redonner la forme. Croyez-le ou non, mon rythme cardiaque au repos a déjà diminué de presque dix battements par minute par rapport à ce qu'il était au mois de décembre. De plus, en seize ans, je n'ai jamais déneigé ma toiture aussi vite et avec autant de facilité que cette année, et en particulier cette semaine.

Oui, je sais que j'ai depuis plusieurs années toutes sortes d'inquiétudes en ce qui a trait à ma santé. Mais le fait est que mon système immunitaire est toujours aussi robuste et que, physiquement parlant, je semble plus en forme que je ne l'ai jamais été. Des fois, j'ai presque l'impression que plus je vieillis, plus je suis en forme. Ce serait trop beau si c'était possible.

Cette semaine, tout le monde à la table à l'heure du diner exprimait leur profonde écoeurite en ce qui a trait à l'hiver. Tout le monde, sauf la collègue avec qui je m'entend si bien, qui adore l'hiver, pratique beaucoup de sports et trouvait qu'on avait le plus bel hiver qu'elle avait jamais connu. La pauvre, elle devait se sentir bien seule.

C'est vrai que cet hiver a été exceptionnellement beau. Même moi, il ne m'a pas laissé indifférent. Les températures sont toujours restées relativement douces, les paysages étaient magnifiques, les chutes de neiges faisaient le bonheur de tous les amateurs de sports d'hiver.

Mais c'est trop long. C'est beaucoup trop long. Nous sommes au printemps, bordel de merde, et d'habitude à cette date, bien que nous puissions encore recevoir des chutes de neige importantes, nous avons toujours eu au moins quelques épisodes printaniers de soleil, chaleur et fonte de neige qui ont réduit l'épaisseur de la couche au sol de façon significative.

Mais cette année, rien. Nous sommes plongés dans un hiver ininterrompu depuis le redoux de janvier. Nous avons connu les pires chutes de neige et les pires tempêtes depuis plus d'un siècle.

Lors de la dernière tempête j'ai perdu l'électricité pendant quarante-huit heures. J'ai dû remettre en service mon poêle à bois que je n'avais plus utilisé depuis des années. J'ai dû me faire à souper sur mon réchaud de camping. Durant cette panne, je ne pouvais m'empêcher de penser que si j'avais déjà été installé dans mon chalet dans le bois, je n'aurais pas eu à subir ce genre de situation. Nous sommes tous totalement dépendants d'une seule source d'énergie, et cette énergie nous est fournie par un seul et unique fournisseur. C'est une situation totalement inacceptable, comme l'a démontré de façon non équivoque la crise du verglas en 1998. Dans mon chalet, je vais utiliser plusieurs types d'énergie différents, et plusieurs sources redondantes pour chaque type. Et si un de mes systèmes tombe en panne, et bien je devrai me lever et aller le réparer, plutôt que d'être obligé de m'assoir sur mon gros cul et d'attendre que ces messieurs daignent bien me redonner le service.

Durant cette panne, je me sentais totalement dépendant de quelqu'un d'autre et ça me frustrait au plus haut point. Je vais m'arranger pour que ça n'arrive plus, pour la suite de ma vie.


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