10 mars 2009

Dimanche dernier, je suis passé prendre Copine pour qu'elle vienne passer l'après-midi ici avec moi. Alors qu'elle me savonnait dans la douche après une de nos séances de sauna, elle m'a passé le commentaire qu'elle trouvait que la musculature de mes jambes, mes mollets et mes cuisses, lui semblait plus grosse, et surtout beaucoup plus ferme, que ce dont elle se souvenait. Il semblerait donc que ces longues marches de six à dix kilomètres que je m'astreins à prendre plusieurs fois par semaine depuis le début de l'hiver aient porté fruit. Bien sûr je suis toujours loin d'être aussi en forme que je voudrais l'être, mais au moins, je partirai de moins loin lorsque je recommencerai à faire des longues randonnées cet été, surtout si j'en fais quelques unes avec la collègue avec qui je m'entend si bien qui, elle, s'entraîne en ski de fond depuis les premières neiges.

Et puis à part de ça, je suis encore resté trop longtemps sans écrire, ce qui fait que j'ai maintenant tellement de choses à dire que je ne sais plus par quoi commencer et que ça me décourage. Il y a quelques semaines j'ai eu une longue jasette au téléphone avec Lola durant laquelle elle m'a dit quelque chose qui, sur le coup, n'a pas vraiment attiré mon attention. Mais quelques jours plus tard, ça avait fait son chemin dans ma tête et ça m'avait amené sur une piste de réflexion vraiment intéressante. Je m'étais dit que je devrais en parler ici, mais naturellement, par paresse, je ne l'ai pas fait. Résultat ? Et bien maintenant j'ai oublié de quoi il s'agissait. Ça m'enrage car c'était vraiment très intéressant. J'ai eu beau repenser à ce que Lola m'avait dit et dont je me souviens encore, espérant sans doute que cela déclenche en moi pour une seconde fois le même processus mental, mais non. Ça ne marche pas. Il faudrait que je me rappelle que je n'écris pas ce journal seulement pour divertir mes lecteurs et lectrices. C'est aussi un journal, quelque chose que j'écris justement pour garder une trace de ce genre de choses. C'est pourtant pas comme si je n'avais pas le temps d'écrire...

Je devrais rappeler Lola et lui reparler de ce qu'elle m'avait dit. Peut-être que de cette façon ça va réveiller quelque chose.

Bof.

Quoi qu'il en soit, pour l'instant, la seule chose que j'ai envie de vous dire c'est qu'il y a quelques jours, j'ai branché l'un de mes boitiers externes pour disque dur sur mon portable, et c'est le genre de boitier qui possède un transformateur intégré, et dans lequel on branche donc un câble d'alimentation de 120 volts. Comme j'avais ouvert le boitier et que les fils étaient exposés, j'ai fait très attention en y branchant le câble d'alimentation mais ça n'a pas été suffisant et j'ai stupidement pris un choc électrique qui m'a remonté jusque dans l'épaule. En bon imbécile que je suis, et même après 25 ans d'expérience en informatique et en électronique, il semblerait que je n'ai pas encore appris qu'on doit toujours brancher le câble d'alimentation dans l'appareil en premier, et dans la prise de courant en dernier.

Bien fait pour moi.


J'ai écris ce qui précède cet avant-midi, espérant en avoir un peu plus à écrire dans la soirée. Et bien nous sommes maintenant dans la soirée, et pour être franc je n'ai pas vraiment plus le goût d'écrire. Un de mes fameux maux de têtes a commencé à se développer dans la journée, et ma marche de cet après-midi, avec l'éblouissement du plein soleil, n'a fait que l'aggraver. Je n'aurais pas pu penser à mettre mes verres fumés, ben non. Tu es un con Laqk, alors souffre maintenant.

Donc présentement je souffre d'un mal de tête qui serait pire si je n'avais pas pris des analgésiques à cause desquels j'ai l'estomac dérangé. Bref, je me sens comme une merde et je vais probablement me coucher tôt. Je suis aussi bien d'en profiter pendant que je sens que les analgésiques commencent à faire leur effet.

Réjouissant comme billet n'est-ce pas ? Ne vous en faites pas pour moi. Même si ça ne va pas physiquement, au contraire le moral est très bon. L'heure avancée, les jours qui rallongent, le soleil, la crisse de marde blanche qui fond partout, l'eau brunâtre qui coule dans les rues comme des rivières, tout cela commence à avoir sur moi l'effet habituel, et ce même si je trouve le temps long. Très long même. La semaine dernière j'ai fait à quelques reprises des sortes de mini-rechutes de la crise d'angoisse que j'avais subi au mois d'octobre dernier. De très courtes rechutes, des sortes de petites crises de quelques minutes à peine à chaque fois, trois ou quatre fois par jours, pendant quelques jours. Vraiment étrange. Étrange et fascinant à la fois. Le cerveau humain est vraiment un machine complexe. Complexe et foquée aussi.

J'ai une sorte de relation amour/haine avec le printemps. Chaque année, son arrivée me rempli d'un espèce de regain d'énergie, de bien-être et d'enthousiasme. Mais parallèlement à cela, il fait naître en moi un sentiment moins agréable, un sentiment de vide, de manque, d'isolement, d'impuissance. Chaque fois que je réalise que je vais enfin pouvoir commencer une activité dont j'ai rêvé tout l'hiver, je réalise simultanément que je serai probablement seul pour la faire, et que je n'aurai personne avec qui la partager. Ce n'est rien de nouveau en fait. Il en est ainsi depuis longtemps, et j'en ai souvent parlé dans ces pages. Une de mes plus grandes inquiétudes était de voir comment j'allais réagir à ces différentes étapes de l'année dans le contexte nouveau de ma retraite. Je suis ravi de constater que celle-ci ne semble pas avoir d'influence sur mes états d'âmes en relation avec cela, ni en bien ni en mal. En fait, chaque fois que je prend du recul et que je regarde ma vie actuelle, je ne regrette pas ma décision. On est bien à la retraite. j'aime cette liberté. Et tous les problèmes, les états d'âmes changeant, les hauts et les bas que j'ai vécu depuis les huit derniers mois existaient déjà avant; mon travail me permettait simplement de les oublier, de les engourdir, de les ignorer plus ou moins. Je n'ai plus cet échappatoire maintenant. Je ne peux plus les balayer sous le tapis, et c'est une bonne chose. Plus d'évasion possible maintenant: Je suis face à mes problèmes, face à mes angoisses, face à moi-même. Et je n'aurai pas d'autre choix que de les affronter maintenant.

Bon, et bien bonne nuit. Mon mal de tête est temporairement disparu et je vais en profiter pour aller trouver le sommeil.


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