Tunisien né en 1911, agrégé darabe,
rédacteur en chef de la revue Al-Mabahith (1944-1947),
secrétaire général de lUnion
générale des travailleurs tunisiens (1948-1953),
ministre de lÉducation nationale (1958), Mahmud Masadi
(Messadi) est ensuite devenu inspecteur général de
lenseignement.
Masadi publia en 1955 une pièce écrite quinze ans
auparavant, Le Barrage (Al-Sadd ), qui fut saluée comme un
chef-duvre par le critique égyptien Taha Hussein
et fut étudiée par les orientalistes Massignon et
Berque. Le héros de cette pièce, Ghaylan, est un
surhomme qui voudrait améliorer la cité, produire,
créer, « secouer brutalement les gens jusquà
ce quils fassent pénitence de leur faiblesse, de leur
lâcheté, de leur aversion pour leau et de leur
amour pour la sécheresse ». Selon Taha Hussein, Masadi a
su concilier dans cette pièce la philosophie musulmane avec
lexistentialisme, traiter, sous linfluence de Camus, le
mythe de Sisyphe, décrire la révolte qui pousse la
raison humaine à sinsurger contre
linhumanité de labsurde. Mais Massignon qualifie
Al-Sadd de « pièce ibsénienne », probablement
parce quelle a certains points communs avec Brand .
Néanmoins, lauteur affirme quil na subi
aucune influence étrangère et définit Al-Sadd
comme un « hymne à laction ».