GUERRE 1914-1918     

Déjà âgé de 34 ans, et marin, père de 3 enfants, je vais échapper à la boucherie des tranchées et même à l'embarquement sur une grosse unité. J'ai la très grande chance d'être affecté à Cherbourg à l'artillerie du front de mer de 1914 à 1917. Nous verrons partir pour le front tous les régiments de Cherbourg, les 5ème, 25ème et 225ème d'infanterie, le 1er d'infanterie coloniale, le 77ème territorial, le 3ème d'artillerie. Nous verrons partir en mer l'Escadre de la Manche. Je reste à Cherbourg jusqu'au 9 avril 1917. Ma navigation se limite à aller jusqu'aux grandes digues qui protègent la rade où nous montons la garde auprès des pièces d'artillerie qui ne serviront jamais. Les travaux de construction des digues ne sont d'ailleurs pas terminé. Cherbourg ne sera jamais attaqué, et nous resterons l'arme au pied.

 

 

Cherbourg de nos jours

Profitant d'une permission, j'ai le temps de faire une marée de 7 jours sur le MARIE BLANCHE, un trois-mâts de Fécamp, et je retourne à Cherbourg le 27 avril d'où je pars pour la côte grecque (décidemment ces Grecs nous poursuivent).

Fin avril 1917, je suis affecté à la Base Navale de CORFOU en Mer Ionienne (en grec Kerkira).

 

 

Cette île sert de base arrière aux flottes et troupes franco-britannique qui combattent aux Dardanelles puis à Salonique. J'ai la surprise d'y retrouver des vapeurs de Fécamp (notamment le Provence), Boulogne et d'autres ports. Ces chalutiers armés servent de croiseurs auxilliaires, nombreux à être coulés, ils manqueront à la reprise de la pêche. Il y a là aussi le Duguay-Trouin.

 

 

 

Je reste à Corfou du 6 mai 1917 au 23 octobre 1918. Là non plus je ne verrais pas le feu. Ce qui me vaudra le refus de la Marine de m'attribuer le statut d'ancien combattant , comme 1/3 des mobilisés de 1914-1918.

Le 23 novembre 1918, je reprends le chemin d'Yport.

 

 

 

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