Les Diables

Les diables font partie de nombreuses processions où ils peuvent tenir un rôle de police burlesque. Ce fût probablement le cas à Mons où ce rôle est maintenant celui des chinchins. Ils sont généralement armés mais ces armes, si elles peuvent "effrayer" le public, ne sont pas dangereuses et ne risquent pas de blesser. Le comportement de ces diables est celui de bouffons: ils font des cabrioles et des clowneries, crient, taquinent le public ou les autres acteurs au moyen de leurs "armes". A Mons, ils font des cumulets, se font traîner dans le sable par les chinchins et se servent joyeusement de leurs vessies de porc pour taquiner le public et frapper les chinchins. Les diables du jeu processionnel montois semblent avoir toujours eu un rôle de police burlesque. Ceci est peut-être dû à leur apparition datant de la Renaissance, ce que nous explique René Meurant:
"Pourvoyeur de l'Enfer, adversaire voué à l'échec ou tentateur malchanceux, le diable médiéval servit à sa manière la gloire de Dieu. Lorsque la Renaissance eut progressivement effacé des processions la thématique chrétienne du moyen âge, il n'enseigna plus mais divertit seulement. Ses postures, ses clowneries, ses brimades l'en firent souvent exclure parce qu'elles troublaient, sans profit, le recueillement des fidèles. Il reste, dans nos cortèges, un acteur privilégié dont il est convenu d'accepter les inconvenances."

A Mons, les diables sont vêtus d'une salopette de basin noir sur laquelle est peinte à l'huile une tête de diable barbu et muni de cornes. Ils sont coiffés d'un chapeau noir sur lequel sont fixées deux cornes rouges. Ils portent une cravate rouge et des rubans jaunes et rouges. Ils sont armés de vessies de porc avec lesquelles ils frappent les chinchins. Ces vessies arrivent salées de l'abattoir d'Anderlecht quelques jours avant le combat puis sont lavées, gonflées et enfin séchées.

En ce qui concerne la procession de Mons, les diables font pour la première fois leur apparition dans un compte de 1704. Mais nous ne possédons aucun compte pour la période qui va de 1667 à 1704, il est donc possible que leur présence dans la procession soit antécédente au XVIIIème siècle. En 1713, ils sont trois. Dans tous les autres comptes, leur nombre n'est pas précisé et ils ne sont parfois plus cités pendant plusieurs années, mais cela ne signifie pas nécessairement qu'ils ne faisaient plus partie de la procession. Actuellement, les diables sont au nombre de huit.
(Avec l'aimable autorisation de l'auteur : Christine Eloy 1996)

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