Les acteurs sont tous anonymes. Depuis les réajustements du jeu effectués dès 1972, ils représentent le microcosme social montois et sont donc issus de tous les milieux sociaux. La seule condition pour être acteur est d'être Montois et si possible, Montois " cayaux ". Le terme " cayaux " vient de " caillou ", car comme eux, ces personnes sont ancrées dans la terre. Il s'agit de personnes dont la famille vit à Mons depuis plus de trois générations. Théoriquement, le rôle n'est pas obtenu "à vie" et n'est pas héréditaire, mais on observe des exceptions. Ainsi, le saint Georges actuel est le fils du précédent et c'est très probablement son fils qui reprendra le rôle d'ici deux ans. Un des chinchins est le fils d'un ancien homme sauvage. En fait, c'est l'acteur lui-même qui décide quand arrêter de jouer le combat. Les motivations de ces arrêts sont très diverses : l'acteur peut être trop âgé, il peut vouloir laisser la place à un autre Montois, ...

Dans cette classification, nous reprenons la distinction faite par Albert Piette entre pôle positif et pôle négatif, ou, d'une part, saint Georges et ses alliés et d'autre part, le dragon et ses acolytes.

Notons également la présence d'une trentaine de policiers qui assurent le bon déroulement du combat. Ces policiers font la relation entre les acteurs et le public, empêchant ce dernier d'envahir l'arène et de risquer de compromettre le jeu. Ils n'interviennent sévèrement que si des spectateurs commettent des actes de vandalisme. Il s'agit de véritables policiers mais qui n'exercent pas leur fonctions officielles, tout en jouant un rôle proche de ces fonctions. Ils portent pour la circonstance l'uniforme qu'ils avaient jusque dans les années soixante.
(Avec l'aimable autorisation de l'auteur : Christine Eloy 1996)