La communauté comorienne dAnjouan, comme nous le savons tous, vient de sombrer dans une guerre fratricide aux dimensions dune guerre civile. Le bilan est extrêmement lourd : des dizaines de morts, des centaines de blessés et un exode massif de la population dAnjouan qui se bat inlassablement pour survivre.
Ce drame qui a lieu, après la disparition du président TAKI repose, encore une fois, la problématique de la gestion du conflit dAnjouan dans ses déterminants externes quinternes.Et pourtant, il existe une issue, faut-il peut être le rappeler pour aller vers un climat de paix et vers de nouvelles bases sociales, économiques, politiques et diplômatiques : les Accords d'Addis Abeba
Rappel des accords d'Addis Abeba
Lors de la conférence dAddis Abeba, il semblait établi que le goulot détranglement à la réconciliation nationale était Monsieur TAKI et son gouvernement, en particulier suite à lintervention militaire pourtant maintes fois déconseillée et condamnée (formellement et publiquement) par le président du P.R.C Mohamed Abdallah MCHANGAMA, celui-ci appréhendant fortement des dangers que telle action allait générer.
La réalité profonde : des penchants non revélés mais visibles, sont les vrais obstacles
Mais, malheureusement, ce qui naurait pas dû avoir lieu a eu lieu et nous sommes aujourdhui face à un désastre auquel les grands protagonistes du mal ne savent et ne sauront jamais y remédier. Car la genèse de la question anjouanaise, au delà des ses facteurs explicatifs légitimes, est avant tout, un conflit de pouvoir entre ceux-là- mêmes qui avaient entouré le Président Taki durant la première année de son règne, conjugué avec lobscurantisme général qui a caractérisé ses deux années de pouvoir.
Une autre réalité : la stabilité de la position du PRC, la marque d'une différence incontestable et de la volonté à oeuvrer pour la mise en place d'une politique juste et soucieuse de l'avenir de la nation. Et ce, en dépit de nombreux obstacles...
Le P.R.C pour sa part, a toujours estimé, quà partir de léchec militaire de TAKI à Anjouan, la seule alternative pour une solution à la crise réside dans la capacité et la volonté des parties présentes à la Conférence dAddis Abeba sur les Comores duvrer pour la mise chantier des résolutions y afférentes, plus particulièrement de la tenue dune conférence inter-îles devant définir les institutions acceptables pour tous, sur une base consensuelle, afin de régir la nouvelle République des Comores.
En étant proche du peuple, pour l'informer, le sensibiliser...
Malheureusement, le PRC qui a toujours prôné lidée de rassemblement de tous les acteurs, et notamment de ceux présents à la Conférence dEthiopie, sest trouvé seul sur le terrain pour une mobilisation des comoriens dans la perspective de la compréhension de lesprit et de la lettre de laccord dAddis Abeba, aux risques et périls de beaucoup de ses membres, et face à légoïsme de certains, au le calcul politique dautres, sans oublier la peur de certain dirigeants et de certain partis politiques qui navaient toujours pas compris que la LIBERTE ne se négocie pas ; elle simpose par le rapport de force. Dès lors, le PRC, contre vents et marrées, sest engagé dans un travail quotidien de sensibilisation et dexplication de ce quil en est ressorti de la Conférence dAddis Abeba et du devoir de chacun pour la sauvegarde et lintérêt de la nation. Le PRC, des mois durant, a tenté dattirer lattention du peuple et des dirigeants de notre pays sur les risques majeurs qui guettent le pays si lon ne prenait pas rapidement les dispositions adéquates pour aller dans le sens énoncé dans laccord dAddis Abeba. Lindifférence de certains et lentêtement dautres nous mettent aujourdhui face à une triste réalité. Le constat est plus quamer : la désintégration de lEtat comorien et la mise en péril effective de la nation, préfigurent une déstabilisation généralisée de larchipel. Cette situation a et continuera longtemps à avoir de graves conséquences sur les plans sociaux, économiques, politiques, diplomatiques Aujourdhui la problématique se pose en terme dexistence de ce qui a été lEtat comorien !
En dénonçant les perversions des politiques
La déchéance continue, après la disparition de Taki,
de façon complètement illégale et illégitime
: un gouvernement sest formé, sans quelconque consensus alors
que la seule institution légitime, le Président, disparaît.
Dès lors, il ny a même pas à sinterroger
sur les fondements juridiques institutionnels du pouvoir exécutif
des Comores aujourdhui, puisque dans le fonds, celui-ci sest
établi, suite à un coup dEtat réussi donc basé
sur une illégalité complète et absolue.
Dailleurs, le gouvernement sortant après la mort de Taki a
déposé une plainte auprès du « Haut Conseil de
la République » pour illégalité - usurpation
et putsch caractérisé contre léquipe dirigeante
de notre pays ! Et que dire des mohéliens qui ont manifestement rejeté
le Ministre El Arif Hamidi, qui na consulté personne avant
de sêtre nommé, à un moment où anjouanais
et mohéliens ont signé un pacte commun qui plaide pour tenue
de la conférence inter-îles, avec pour objectif, la défense
de souverainetés dAnjouan et de Mohéli. Il est extrêmement
irresponsable, comme le font certains, de tenter, à ce stade de lhistoire
dramatique des Comores, de tirer profit dune situation catastrophique
qui évolue vers lanéantissement des Comores dans ses
dimensions historiques, politiques, sociales et humaines.
Et, contrairement aux critiques acerbes,
le PRC propose...
Au vu de ce constat, le PRC considère que :
. Fait à Paris le, 12 /12/1998
le président.