Les rôles homme/femme,
produisent de nombreuses discriminations qui s'expriment :
Par une difficile visibilité
des femmes. Les rôles sociaux imposés aux femmes sont toujours présents à
nos esprits, mais les études sur leur vie manquent. Quand elles existent,
ces études n'ont pas de diffusion suffisante. Il y a donc un effacement de
la réalité des femmes, de leur existence, au profit de stéréotypes.
Par une
difficile visibilité des lesbiennes. Là aussi les études sur les
lesbiennes manquent. Par le déni du lesbianisme, principale forme de lesbophobie.
Elle a pour double origine le déni de la sexualité des femmes et le refus
d'une sexualité indépendante des hommes.
Par des interdits selon les
sexes :
La société construit
des genres " imposés ", des rôles, des modèles de dépendance des femmes
aux hommes.
Par une instrumentalisation
des femmes en leur imposant un rôle de mère. Des mesures pour une
visibilité des femmes Aussi proposons-nous de rendre visibles les actions
des femmes, leur engagement dans la société, leurs avancées sociales ou
les discriminations subies et leurs stratégies politiques par :
La réalisation de statistiques
sexuées dans tous les domaines.
L'intégration de l'histoire
des femmes, du féminisme, dans l'enseignement primaire et
secondaire.
La création et le développement
des chaires d'études à l'université sur les femmes (le féminisme, les
discriminations sexuelles faites aux femmes, la culture ...).
La mise en place de lieux
dédiés à l'histoire et à la culture des femmes (centre culturels,
musées...).
La féminisation des mots
désignant les titres, grades, métiers et fonctions.
Des mesures pour la
visibilité des lesbiennes Nous proposons de rendre visibles les lesbiennes
par :
La réalisation de statistiques
intégrant le lesbianisme.
La visibilité de
l'homosexualité des artistes et des politiques dans l'enseignement
primaire et secondaire (cours d'histoire, de français ...).
La création et le
développement des chaires d'études à l'université sur le lesbianisme,
l'homosexualité et la construction des genres.
La reconnaissance officielle
les persécutions infligées aux gais et aux lesbiennes dans l'Histoire et
en particulier leur déportation lors de la seconde guerre mondiale.
La mise en place de lieux
dédiés à l'histoire et à la culture des homosexuel-les .
Des mesures contre la
haine et les insultes sexistes, lesbophobes et homophobes Les modèles
sexués créent des identités différentes, celles-ci sont d'autant plus
fortes que les avantages et interdits liés à ces modèles sont tranchés.
Les phénomènes identitaires créent alors de la peur, de la haine et du
mépris envers tout ce qui pourrait remettre en cause ces modèles sexués.
Vis à vis des lesbiennes, la lesbophobie exprime le déni d'une sexualité
indépendante des hommes. Vis à vis des gais, l'homophobie exprime la haine
d'un sexe qui n'est plus associé à une sexualité dominante. Dans tous les
cas, les catégories de genre imprègnent l'homophobie et la lesbophobie,
différemment mais tout aussi violemment.
Plus spécifiquement la
lesbophobie s'exprime par :
- Le déni,
l'effacement d'une sexualité entre femmes, indépendante des
hommes.
- Des violences à
l'encontre des lesbiennes, prenant sens du rétablissement impossible de la
dépendance de la femme à l'homme (le viol notamment).
- La mise à l'écart
des lesbiennes, considérées comme personnages sociaux de dernière
catégorie. Le centre des relations reste tout d'abord le rapport d'un
homme à une femme puis d'un homme à un homme ; le lesbianisme se déclinant
accessoirement autour d'un centre masculin (films pornographiques…). Les
hommes restent encore la norme, la référence. De plus, les lesbiennes se
retrouvant au chômage ou avec de très faibles revenus (temps partiel
imposé...) sont souvent plus pauvre que les hétérosexuelles qui peuvent
bénéficier de la solidarité familiale. Cette solidarité peut ne plus
exister pour les lesbiennes ou les gais, rejetés par leur famille.
L'orientation sexuelle devenant alors une discrimination supplémentaire
qui aggrave une situation précaire.
Nous proposons les
lois suivantes :
L'inscription du libre choix
de la sexualité parmi les principes fondamentaux de la République (code
civil).
Une loi anti-sexiste au même
titre que le racisme.
Une loi contre la lesbophobie
et l'homophobie au même titre que le racisme.
Une loi qui oblige au respect
des droits de la personne dans les médias, la publicité et les éditions
pour enfants : Aucune personne des deux sexes ne doit être utilisée
indûment, en tout ou en partie, de manière à être réduit à une décoration
ou à un objet sexuel. Aucune personne des deux sexes ne doit être
représentée sans nécessité comme un être faible ou inférieur à l'autre
sexe ou montrée dans un état de dépendance émotive à l'égard de l'autre
sexe. Aucune personne des deux sexes ne doit être représentée de manière à
ce que ses capacités intellectuelles ou physiques soient dévalorisées par
rapport à l'autre sexe. L'égalité des sexes doit aussi être reflétée au
niveau de la répartition des rôles parentaux et sociaux : économique,
hiérarchique, politique…
Nous proposons une
politique d'information d'éducation et de vigilance :
Par des formations et
informations sur l'homophobie et la lesbophobie :
Au sein des
professions susceptibles d'agir sur ces discriminations : enseignant-e-s,
éducateur-trice-s, médecins, policier-e-s, magistrat-e-s, journalist-e-s,
personnel de l'administration… A la disposition des parents et des futurs
parents afin qu'ils puissent réagir sans drame lorsqu'ils prennent
connaissance de la sexualité de leur-s enfant-s, en particulier de leur
homosexualité
Par l'élargissement du champ
des lois anti-discriminatoires :
Pas de discriminations
des associations gaies et lesbiennes dans les subventions, leurs agréments
et dans leurs fonctions au sein des municipalités. Pas de discriminations
dans les médias en catégorisant l'homosexualité en pornographie. Pas
d'assimilation à une déviance ou à de la pédophilie. Des mesures pour une
société non normative en genres Nous demandons une éducation non normative
en " genre " féminin/masculin : ne réservons pas par exemple aux garçons
certains jeux.
S'il existait des
natures féminine et masculine, la liberté donnée ainsi aux enfants ne les
contrarierait pas. Si ces natures n'existent pas, il n'y aura pas alors de
discriminations. Les modèles sociaux, règles et interdits qui constituent
l'éducation normative en genre, incitent les jeunes femmes à s'investir
dans certains métiers plutôt que dans d'autres, à assurer certains rôles
plutôt que d'autres. Ainsi, lorsque nous comparons les salaires moyens des
femmes et des hommes et leurs métiers respectifs, il existe un écart
important.
Ces modèles
désavantagent et discriminent les femmes. La remise en cause des genres
suppose des actions d'envergure dans le domaine éducatif, ceci dès le plus
jeune âge. L'influence de l'entourage de l'enfant, c'est-à-dire la famille
et les éducateur-trice-s est primordiale dans la formation de l'identité
sociale. Cet entourage propose des modèles sexués. Les faits et gestes de
l'enfant sont interprétés différemment s'il s'agit de garçons ou de
filles. On n'attend pas les mêmes réactions selon le sexe de l'enfant, on
n'offre pas les mêmes moyens de jeux, d'apprentissage. Aussi, y a-t-il
lieu de sensibiliser les parents et les personnels éducatifs sur ce que
ces attitudes impliquent pour le développement de l'enfant. Nous
dissocions les notions de sexe, de genre et de sexualité. La confusion de
ces trois notions et les modèles que cette confusion génère créent des
interdits pour chacun-e.
Aujourd'hui, ces
modèles sociaux interdisent des champs d'actions aux femmes et impliquent
leur dépendance unilatérale aux hommes, économiquement et affectivement.
Nous ne pensons pas qu'il existe des natures " féminines " et " masculines
" attribuées respectivement aux femmes d'une part et aux hommes d'autres
part. Devons-nous répéter que les homosexuel-le-s ne changent pas de genre
en vivant leur sexualité (une gouine n'est pas " un camionneur " et un
pédé n'est pas une " femmelette ") ?
Nous ne prônons pas
non plus l'avènement un troisième genre, ce qui serait de nouveau recréer
des modèles et aller à l'encontre de la liberté de chacun-e. Nous sommes
partisanes d'une société non genrée. Nous proposons des mesures
d'éducation et d'information contre les discriminations liées au genre et
aux sexualités :
Formations sur une éducation
non normative en genre au sein des enseignants, par leur sensibilisation
aux attitudes différentes selon le sexe de l'enfant et aux conséquences
discriminatoires de celles ci.
Par des campagnes
d'information sur une éducation non normative en genre, à destination des
parents et des futurs parents, en les responsabilisant sur les
conséquences des modèles et interdits liés au genre pour les choix
personnels et professionnels de leurs enfants.
Par des cours d'éducation
civique élargis à l'apprentissage de la tolérance envers les minorités, où
le lesbianisme et l'homosexualité seraient présentés comme étant une des
sexualités possibles au même titre que l'hétérosexualité.
Dans l'enseignement, par une
attention toute particulière portée aux mots et aux expressions employés,
le langage entretenant une situation de fait dans les cours et dans les
manuels scolaires.
Par des campagnes
d'informations dans les écoles sur les filières et les métiers
scientifiques et techniques particulièrement à l'intention des filles en
les corrélant à une politique d'encouragement auprès des entreprises. Nous
proposons à court terme des mesures pour une plus grande liberté et
protection de la vie privée de l'individu-e :
Une loi permettant aux
transsexuels d'obtenir sans action judiciaire leur changement de sexe à
l'état civil Ø Une loi permettant aux transsexuels de choisir leur genre
et leur prénom à l'état civil sans obligation d'adéquation au sexe
biologique. Souhaitant une société non genrée, nous proposons à terme des
mesures :
pour que le sexe de la
personne soit une information confidentielle avec, entre autres, la
disparition de cette information sur les papiers d'identité. Des mesures
contre l'instrumentalisation des femmes Nous demandons à ce qu'au niveau
européen des mesures soient prises pour l'application de la libre
disposition de son corps :
Que le trafic d'êtres humains
et le proxénétisme soient considérés comme un crime passible des plus
lourdes peines, au même titre qu'un homicide,
Que des centres d'accueil et
de réinsertion pour les femmes voulant quitter la prostitution soient mis
en place.
Que des mesures soient prises
contre toutes les violences notamment les violences dans le milieu
familial (femmes et enfants battus, viols entre conjoints, viols par
inceste...), les mutilations sexuelles et les violences physiques et
morales. Par le développement de structures d'accueil et d'espaces de
parole dans les écoles, les lycées, les centres sociaux... Par le
durcissement des législations réprimant les violences dans le milieu
familial et les mutilations sexuelles. Solidarités internationales L'union
Européenne, de par sa place maintenant majeure dans la communauté
internationale, peut et se doit de faire pression sur les pays
transgressant la charte universelle des droits de la personne humaine,
particulièrement en ce qui concerne les femmes, les lesbiennes et les gais
. Concernant les femmes, trop de pays les considèrent encore comme une
sous-humanité à laquelle aucun droit ne peut être accordé. Ces pays
pratiquent un véritable apartheid vis-à-vis d'elles. Nous proposons
différentes formes d'ingérence humanitaire dans ces pays. Pour une
politique de solidarité :
Par la reconnaissance du droit
d'asile pour toutes les personnes persécutées dans leurs pays, pour des
raisons liées à leur orientation sexuelle ou à leur sexe.
Par des mesures contre les
pays qui autorisent les violences contre les femmes ou qui n'appliquent
pas les conventions internationales des droits humains.
Par des moyens accrus
attribués au tribunal pénal international contre les crimes de
guerre.
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