Porteuses d'eau

Il fallait qu'elle soit d'une belle venue,
D'un geste délié que le rythme commande.
Il fallait l'oeil gitan en l'andalouse amande
Qui tient l'amour vassal; le mamelon grenu
En la fauve aréole où la lèvre s'abat;
Les retroussis ourlés du visage d'apache
D'une squaw de Natchez; le dos et les attaches
De ces porteuses d'eau, princesses de Saba

Qui vont par les sentiers de ton pays sourcier.
C'est toi qui est sortie d'entre les mulâtresses
Faites pour m'engouer, fraternelle et maîtresse !
Depuis dans ton lit dur, docile besacier,
Je besogne le temps, en l'étroite fenêtre
Ouverte aux amants avant qu'ils ne cessent d'être

Cayenne lundi 12 avril 1993 9h00


Aimer et disparaître : ceci s'accorde depuis des éternités.
Vouloir aimer, c'est aussi être prèt à la mort.
C'est ainsi que je vous parle, poltrons !"
Ainsi parlait Zarathoustra Nietzsche

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