A L'ENNEMI MAGNIFIQUE

(A RIMBAUD)

Du terrible génie, de l'enfant colossal,
Magnifique ennemi, chaque vers me dévaste
Et me laisse pantois, ramené au ballast,
Aux wagons, aux trémies, aux eaux sales.






On est du bas du bourg. Au vingt-trois rue de meuse
Ma mère m'a bardé en vain des écritures.
Tandis que pieds au four, lèchant quelque peinture,
Mon père ronronnait perdu dans la berçeuse
Des diesel en manoeuvre et des marteaux-pilons.
J'étais prix d'excellence et champion au ballon !


Croisades et maraude entre port et usines
Excitaient mes étés. Stratège et coeur vaillant
On m'a ôté trop tôt mes amis bienveillants
Boxeurs de portugais et pinçeurs de gamines.

Cayenne jeudi 8 août 1993 24H








"Et comment supporterais-je d'être homme, si l'homme n'était pas aussi poète, devineur d'énigmes et rédempteur du hasard"

Ainsi parlait Zarathoustra Nietzsche


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