La vertu balbutiée
(A Zarathoustra)

Chaque ligne de toi
Est pour moi comme un pas
Dans lequel autrefois j'ai posé ma cothurne,
Et ton souffle puissant m'a sorti du trèpas
Le regard obstiné comme un oiseau nocturne.
Dés lors, tout balbutiant, j'ai repris mon discours,
Fait de mots ouvriers et de lourdes pensées,
Acharné contrechant des vers récompensés
Des caquetants escrocs des prix de basse-cours.

En ardennais buté,
En belge cabochard,
Aux questions de la mort j'attèle ma vertu,
Tandis qu'aux illusions j'oppose un front têtu.
Besogneux plumitif,
Je transforme, vachard,
En sonnet cuirassé ton verset revanchard, et j'émèrge bâté tel un génie obtu.

















"Que ta vertu soit trop haute pour la familiarité
des dénominations; et s'il te faut parler d'elle, n'aie pas honte de balbutier"
Ainsi parlait Zarathoustra
Cayenne mercredi 2 décembre 1992 5H45
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