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La Picardie

Géographie physique
Population
Économie
· Agriculture
· Industrie
· Services
L'identité régionale
· Une unité à cimenter

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Région administrative française constituée des départements de l'Aisne [02], de l'Oise [60] et de la Somme [80]. Superficie : 19 411 km2. Population : 1 857 730 habitants [1999]. Capitale : Amiens (également chef-lieu de la Somme) ; chefs-lieux de départements : Beauvais (Oise) et Laon (Aisne).

Géographie physique

Située au nord du Bassin parisien, la Picardie s'étend sur des couches crayeuses du Crétacé, ondulées au Tertiaire. Cette assise sédimentaire lui confère une unité physique que rompent au nord-ouest les collines de l'Artois et au nord-est le massif de l'Ardenne et la Thiérache marneuse. Ailleurs, les altitudes ne dépassent pas 200 m, et la terre porte des couches limoneuses. Au sud, dominent des plateaux calcaires étroits et morcelés (Valois, Soissonnais, Vexin, Brie) ; sur des couches de sable se sont édifiées de grandes forêts (Chantilly, Compiègne, Ermenonville, Villers-Cotterêts). Entre le Vimeu et le Vexin français s'étend le pays de Bray, dont les collines et les petites vallées verdoyantes rappellent la Normandie. La diversité du sous-sol se lit dans le matériau de l'habitat : maisons de torchis et de brique au centre et au nord-ouest, de calcaire et de meulière au sud ; toits de chaume à l'ouest, parfois de tuile. Le littoral se développe de part et d'autre de l'estuaire de la Somme, où se dessinent les mollières à marée basse. La plaine côtière du Marquenterre, où s'identifient des débris de falaise, est séparée de la Manche par un bourrelet de dunes. Sur la rive gauche de la Somme, les Bas-Champs, sortes de polders, sont isolés de la mer par un cordon de galets. Plus au sud se prolongent les grandes falaises crayeuses de Seine-Maritime.  

La Somme, le «Nil» de la Picardie, grâce à un débit faible et régulier, entretient des vallées limoneuses propices à l'agriculture. Une multitude d'étangs jalonnent le fleuve, avec, par endroits, d'anciennes tourbières converties en jardins maraîchers aquatiques (hortillonnages), auxquels on peut accéder au moyen de petites barques (plates). Si la Marne ne fait qu'un crochet par Château-Thierry, ville plus champenoise que picarde, l'Oise est le second axe hydrographique structurant de la Région ; il est aussi le plus fréquenté par les péniches (60 % du trafic régional).  

Le climat, océanique à l'ouest, devient plus continental vers la frontière belge. Les précipitations varient entre 600 mm annuels dans la vallée de l'Oise et plus d'un mètre en Thiérache (moyenne nationale : 628 mm). Saint-Quentin reçoit 684 mm de précipitations sur 164 jours. L'amplitude thermique est de 14,4 °C.

Population

Enserrée entre les deux importantes zones de population que sont le Nord-Pas-de-Calais et une Île-de-France tentaculaire, la Picardie connaît actuellement une mutation accélérée du fait du développement des vallées industrielles (Oise-Sud) et du phénomène de rurbanisation ou de périurbanisation. Elle demeure une région jeune (près de 30% de la population a moins de 20 ans, contre une moyenne nationale de 26,5%) et peu peuplée. Sans agglomération de plus de 100 000 habitants, son armature urbaine reste modeste. et la majorité de la population picarde vit dans de petites communes de 790 habitants en moyenne. Les 2 393 communes de Picardie ont la particularité de présenter un habitat concentré laissant à l'extérieur des villages de vastes espaces agricoles.

La population, en continuelle expansion (1 810 687 habitants en 1990), se concentre essentiellement dans les vallées. Le Santerre et le Vermandois apparaissent, au contraire, comme des déserts. 90% de la hausse de la population picarde entre 1982 et 1999 résulte de celle de l'Oise. Autrefois département picard le moins peuplé, l'Oise accueille désormais plus de 41% de la population régionale, pour une densité à peine inférieure à la moyenne nationale (95,7 h./km2, contre 107,4 [1999]). Entre 1990 à 1999, près de 180 000 nouveaux habitants se sont installés dans ce département, la plupart d'entre eux travaillant en Île-de-France. Ces nouveaux arrivants sont jeunes et diplômés. La proximité de la capitale, critère de dynamisme pour les centres urbains, ne va pas sans altérer le fonctionnement du réseau régional : Amiens commande plus la Somme que la Région proprement dite. Creil, Compiègne et Soissons font office de «moyenne banlieue», résidentielle certes, mais aussi industrielle.

Économie

Région de plaines et de plateaux d'altitude modérée, la Picardie est d'abord une grande terre agricole : ce secteur emploie ici 6,1% de la population active (contre une moyenne nationale de 5,6%).

Agriculture

Les terres limoneuses de Picardie sont propices aux grandes cultures, comme dans le Santerre, le Soissonnais, le Vermandois et le Laonnois. L'agriculture intervient dans la formation du PIB régional pour 7% (le double de la moyenne française). Sur le plan national, la Picardie produit 10% de l'orge, 11,2% du blé, 24,1% des pommes de terre, 36,2% des betteraves industrielles et la plus importante quantité de petits pois. Les cultures maraîchères proviennent principalement de la vallée de la Somme. Blé et orge sont les spécialités du plateau picard. La pomme de terre (surtout la bintje) est principalement exploitée dans le Santerre ; l'élevage bovin à vocation laitière, sur la façade occidentale, du Thiérache et du pays de Bray. Colza et tournesol sont les principaux oléagineux. La betterave occupe le Centre-Est, et le maïs le Valois. La Picardie fournit 13% des livraisons mondiales d'endives et s'est spécialisée dans la production de champignons de Paris.

Industrie

Avec 34,8% de la population active employée dans ce secteur (contre une moyenne nationale de 30,1%), la Picardie est aussi une région industrielle. Les productions picardes (betteraves à sucre, lin, pommes de terre...), auxquelles il convient d'ajouter le sable pour l'industrie du verre (Saint-Gobain, entreprise qui a vu le jour dans la Région), ont assuré l'essor de l'industrie, le plus souvent des PME. Le textile, victime de la concurrence du tiers-monde, a périclité, notamment à Saint-Quentin (qui a perdu 7,5% de ses salariés depuis 1980) et à Amiens. Il n'occupe désormais que la cinquième position parmi les grands secteurs économiques régionaux (7,9% des effectifs de l'industrie), derrière la chimie et la plasturgie (21,4%), l'industrie des métaux (18,6%), l'agroalimentaire (11,8%) et les constructions mécaniques (11,5%). De grands groupes de l'agroalimentaire sont intéressés par la pomme de terre, la betterave sucrière et le lait : Vico, Flodor, Mousseline, Mac Cain, Findus, Panzani, Générale sucrière, Sopad-Nestlé, Belin. La Région fournit 10% du sucre de l'Union européenne. L'Ouest, qui est éloigné de Paris et des grandes voies de communication, fait un peu figure de parent pauvre de l'industrie. L'industrie lourde est concentrée dans le Sud (Oise), tandis que la petite et moyenne industrie (agroalimentaire, cosmétique...) est surtout implantée dans les villes moyennes du Nord. Ancienne cité tertiaire, Compiègne bénéficie aujourd'hui de l'industrialisation de la vallée de l'Oise et verra ses compétences s'accroître avec le projet d'implantation d'un technopôle.

Services

La proximité de Paris aide plus au développement de l'industrie qu'à l'essor des services. Les communications sont liées au passage de l'autoroute A.1 (Paris-Lille), la première en France. L'autoroute A.16, qui relie Paris à Calais en passant par Beauvais, Amiens et Abbeville, permet de désenclaver la partie occidentale. En 1993, Amiens restait avec Limoges la seule capitale régionale à ne pas être desservie par une autoroute. La Région, à la fin des années 1980, a consacré plus de la moitié de son budget à la formation. Elle abrite quatre grands pôles universitaires : l'université de Picardie (Amiens), l'ISAB de Beauvais (Institut Supérieur Agricole), l'Institut supérieur de sciences et techniques (Saint-Quentin) et l'Université de technologie de Compiègne.

Tourisme

Si les stations balnéaires ne jouissent pas du prestige de celles de Normandie ou du Pas-de-Calais, les châteaux suffisent à assurer la renommée de la Région, notamment Chantilly, Compiègne, Ermenonville, Pierrefonds, Villers-Cotterêts. Aux cathédrales d'Amiens et de Beauvais s'ajoutent quatre autres fleurons de l'art gothique : Laon, Noyon, Senlis et Soissons. Le tourisme rural concerne en priorité la vallée de la Somme et les gîtes ruraux longeant les chemins fluviaux. Le parc ornithologique du Marquenterre et la baie de Somme, qui s'étendent sur 2 300 ha, sont également des sites touristiques importants.  

L'identité régionale

Dépendant de la IIe Belgique pendant la période romaine, la Picardie devient possession franque au Ve siècle – Clovis fait de Soissons la capitale du pays des Francs en 486 – et intègre la Neustrie sous les Mérovingiens. Soumise aux influences de la Flandre et de la France des Capétiens (Hugues Capet est élu roi des Francs à Senlis et couronné à Noyon), la Picardie devient terre d'élection de l'art gothique. Après la guerre de Cent Ans, les Picards sont rattachés à la Couronne (1477). Malgré la prégnance des activités traditionnelles (tissage, filature, bonneterie) et une excellente situation géographique, cette terre, féconde, profite peu de la révolution industrielle. Dans la première moitié du XXe siècle, la bataille de la Somme (1916) et les bombardements de la Seconde Guerre mondiale imprimeront pour longtemps leurs cicatrices dans le paysage. Le «raccordement» économique de l'Oise à la région capitale a accéléré l'exode rural, modifiant sensiblement la géographie régionale.  

Une unité à cimenter

Amiens, ville située à 1 h 45 min de Paris, souffre de sa position de lieu de passage autant qu'elle bénéficie de l'attraction parisienne. La diffusion des quotidiens est révélatrice: si le Courrier picard l'emporte dans la Somme, le Parisien libéré fait une belle percée dans l'Oise. Le cœur économique se trouverait plutôt dans le Sud, où, en dehors des retombées industrielles, s'effectue un important mouvement de périurbanisation. La prépondérance de cette façade méridionale, à l'heure où tant de Régions se dépeuplent et pâtissent d'une industrie moribonde, constitue un atout: la Picardie est la deuxième Région française.  
 Le Moyen Âge a laissé une langue écrite et littéraire, le picard, qui perdure aujourd'hui, de la moitié nord de la Région à la Wallonie. Mais le sentiment d'appartenance régionale fait vite place à des divergences lorsqu'il s'agit d'aménager le territoire pour l'intégrer le mieux possible à l'espace national et européen. Arguant du bien-être des campagnes, les écologistes s'opposent au cisaillement de leur Région par de nouveaux tronçons autoroutiers. Le TGV-Nord, qui ne fait qu'une courte escale au site d'Ablaincourt-Prestoir (Santerre), délaisse Amiens et Beauvais.


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