LA FRONTIERE

 

Quelles relations peut on établir entre progrès technique et définition de la frontière, c'est l'enjeu de ce site, démontrer qu'il est possible de confondre deux aspects apparaments opposés.

Cette notion de frontière (frontière politique, limite d’un territoire selon la définition française) est elle remise en question par les nouvelles technologies de communication ?

 

I L’élaboration de la notion de frontière et les progrès techniques :

 

La matérialisation de la frontière linéaire sur les cartes connaît une évolution parallèle à celle des progrès techniques. Toutes les frontières sont par définition « artificielles », ce sont des constructions intellectuelles qui traduisent l’état de forces concurrentes à un moment donné dans l’histoire, dans un espace défini. Les géographes réfutent l’idée de frontières naturelles ; E.RECLUS indique que « les frontières naturelles sont des constructions politiques et intellectuelles, élaborées à partir de considérations militaires locales. »

On peut constater que la maîtrise des techniques du contrôle ( art militaire en premier lieu ) et la représentation du territoire (la cartographie en particulier ) ont joué à travers l’histoire un rôle essentiel dans la définition de frontière.

 

A\ La notion de frontière, une notion qui apparaît au XV siècle.

 

L’évolution des techniques militaires à la fin du Moyen Age a permis aux puissances royales Européennes de passer de la notion assez flou de « confins » à celle de frontières linéaire matérialisée par des places fortes régulièrement disposées pour délimiter l’espace de la souveraineté. Les progrès de l’artillerie ont rendu nécessaires une connaissance plus approfondie du terrain et de ses obstacles. L’arpenteur ainsi que le cartographe ont alors commencé à jouer un rôle essentiel dans la définition du territoire. Les progrès de l’architecture militaire, la construction de structures défensives et de contrôle ont matérialisées ces limites sanctionnées par des traités signés après la victoire d’un des camps (ex : bastides dans le duché d’Aquitaine, forteresses de Vauban).

 

B\ La cartographie au service de la puissance royale.

 

L’apparition de puissances centralisées nécessite de meilleures connaissances des limites des royaumes à partir de la Renaissance (naissance des états modernes ). C’est l’époque des progrès des sciences et notamment des mathématiques et de l’astronomie permettant ainsi l’établissement de cartes précises et de techniques de localisation au moyen d’instruments comme l’astrolabe apparut dés le X°  siècle. Le facteur politique en France n’est cependant pas à  négliger car Louis XIV a largement développé les science en France en donnant par exemple son appui aux frères Cassini pour laréalisation de la première carte de France ayant des dimensions et des proportions réelles. Au 19° siècle la cartographie est essentiellement une activité militaire. Les frontières évoluent aux grés des affrontementset des négociations diplomatiques en particulier dans les colonies où des parcellisations de territoires sont faites de façons arbitraires dans le seul but de déterminer une entente à l’amiable entre deux pays colonisateurs (la portées des fusils et des canons, le développement de flottes de guerre, etc…).

Poussé à l’extrême cette situation conduit à se que l’ont peut appeler un effet frontière mis en relief par des indices de terrain comme une rupture du parcellaire, du réseau routier ou ferroviaire.

 

 

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