Auteurs et Artistes

Maillol
Matisse
Malraux
 

Thèmes

l' Humain
Le liège dans les P.O
Peinture
Barcelone
Création-fiction
Poètes transfrontières
   

"Ils ont publié..."

recapitulatif des ecrits du site......
 

revue de presse

references et parutions
 

nos partenaires

tous ceux qui nous aident

 

liens

Liens divers
 

Editos

notre histoire, notre but...
.

Diaporama 

-Diaporama peinture

 

Projets.....

L’ Association desAmitiés internationales André Malraux  propose entre avril et juin 2003.......

Hommage à Max AUB

                     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Claude Massé       par    Didier  Manyach           

                                

 

Tous les points constituent la Figure…Chaque personnage entraîne la construction d’un autre, chaque collage implique une nouvelle description : tous sont liés et tous sont autonomes. Les gestes dansent mais parfois écorchent le corps : certains sont comme une spirale qui s’enroule jusqu’au visage dont l’expression parfois s’ouvre sur une absence intérieure, qui n’est pas définitive. Nous sommes tous des provisoires ! sans cesse il s’agit d’avancer, creuser la terre, les yeux, faire pousser le liège dans la bouche, rendre à l’être sa forme en mouvement, happé par la conscience. Je vois une tentative d’accéder à l’art du roman, à sa danse primitive, au secret de l’air et du sol qui permet aux lèvres de parler et aux mains de retenir l’instant, la grâce d’une note conjuguée aux paysages qui cernent, comme une aura, la nature humaine…

 

Les mots ont souffert et d’autres représentations nous parlent de l’enfance de l’art : la multiplication, à partir de rencontres, de l’image d’un pays ; la matière est amour, sa prolifération ressemble au bois qui flotte sur les rivières, aux objets errants dans la forêt qui brûle, aux pierres des talus, à l’ocre lumière de la terre sèche. Passants : la présence est l’œuvre de chacun, d’abord arrachée au crépuscule puis sereine lorsque sont trouvés le lieu et la formule. Nulle crispation mais la marche de centaines de figures déposes dans les chapelles, au fond  des puits, sur le bord de la route, dans le ciment des villes et au centre des regards. L’important étant le récit c’est à dire la multitude, la vitesse du réel et de ses personnages qui hantent la mémoire. Mais ici, plus encore que dans les mots, le visible est interrogé par les formes sans limites : les visages se répondent et questionnent le monde des analogies et des métamorphoses, les personnages sont du liège, des collages et ils tissent la grammaire sans fin d’une histoire nouvelle et très ancienne à la fois. Comme ces murs et ces pierres que l’on retrouve au hasard des chemins, comme ces regards qui ont intégré la face humaine mais qui proviennent cependant des étoiles.

 

 

 

Etrange : il m’a semblé parfois entendre, dans la demeure de Claude Massé, la musique d’un temps suspendu, comme les rayons du soleil sur le visage de l’espèce, lisse, simple et pure mais aussi tragique, comme le sombre déroulement des énigmes : la vague qui s’élève derrière l’apparence, s’enroule puis ruisselle sur le sable, le vent dans les vignes comme un présage, devenu un blason sur le corps de l’enfance de la terre, des personnes quasi anthropomorphiques, dont les noms et les dates se déplacent cependant, malgré elles, dans la lumière de l’origine…Il n’y aura pas d’inventaire mais en ce millénaire seules les œuvres que l’on retrouve ainsi surgies des paroles englouties, traces et fractures, empreintes et blessures continentales et ontologiques pourront justement nous parler : arrachées puis apaisées, car retournées à la langue commune, elles offrent aussi à la beauté le désir d’une vie sans limites, raturant la mort d’une société déjà virtuelle. Ce travail, dés l’aube frémissante, ne pourra se conclure : il rejoint l’espace où circulent ces formes étranges mais familières, venues du sol, du quotidien raclé jusqu’à l’os, de la solitude des éléments, du soleil, de son argile et de la nuit des arbres gardée par les figures tutélaires aux yeux de papier et de métal, aux bras d’écorces et de cendres.