Il y a sur cette page des textes écrits par des visiteurs et des stagiaires du centre de formation : on peut trouver d'autres informations sur le pays en allant consulter les pages suivantes : Voyage
en Haïti Jean-Paul
Plantive, texte "Approuvé par la famille!" Durant les vacances de printemps, la famille Plantive, adhérente d'Ayiti Éducation a passé une dizaine de jours en Haïti, pays natal de leurs filles adoptives:- voyage depuis longtemps espéré... ils nous livrent quelques unes de leurs impressions. "En débarquant pour la première
fois à Port-au Prince, on a le sentiment d'aborder un autre monde. Ce qui
frappe d'emblée c'est la surpopulation: les rue des villes sont envahies: il y
a ceux qui marchent, ceux qui occupent les trottoirs pour vendre quelques
frusques ou un peu de nourriture et bien sûr la circulation: quatre-quatre fort
utiles vu l'état des routes, vélos, et les fameux tap-tap bariolés arborant
leurs inscriptions pieuses et bourrés de monde. L'autre
choc est bien sûr la misère : on comprend que ce petit commerce des trottoirs
constitue la seule ressource de beaucoup d'habitants dont les masures
(parpaings, bouts de bois, tôle ondulée) envahissent tous les terrains
disponibles, y compris les flancs des ravines, au risque d'être emportées par
le prochain orage. La classe aisée habite plutôt sur les collines à l'entour,
plus aérées. De cette foule
vertigineuse se dégagent aussi des aspects positifs: une certaine énergie
malgré toute la détresse visible, de la gentillesse, un certain humour. On est
séduit par le sourire des enfants très nombreux, tout pimpants dans leur
uniforme d'écolier quand ils sont scolarises. D'une façon générale le soin
apporté à la tenue contraste avec la détérioration - voire la saleté de
l'environnement: C'est que la carence des pouvoirs publics est patente (il n'est
qu'à voir l'état des routes) et ne peut que favoriser le creusement des écarts
sociaux. il n'y a pas de classe moyenne et tous les endroits où il y a de
l'argent sont gardés par des vigiles en armes. Quand
on voyage un peu dans le pays, on est également saisi par le contraste entre
les "mornes" déboisés, ravinés, transformés en déserts et les
zones beaucoup plus riantes, comme au nord de l'île, qui ont eu la chance de préserver
leur végétation tropicale : Bananiers, manguiers, palmiers y abritent les
"cayes" des paysans qui peuplent également de façon très dense ces
régions plus fertiles. Au total; un. pays extrêmement attachant, contrasté, joyeux par le climat et le tempérament profond des habitants, attristés par leur situation matérielle, un pays qu'il est plus prudent d'aborder avec quelques repères, et, Si possible un guide sur place, ce qui était notre cas Ayant accompagné Joël nous avons pu constater que malgré les lenteurs administratives parfois irritantes, le Président de notre association est toujours très déterminé et a obtenu, pendant notre séjour, de premières avancées concrètes. Veronique Cazimir (stagiaire première année) Sombres
habits, lunettes de soleil, casquettes tirées sur les yeux ou tenues tout à
fait ordinaires, le scénario change d'un groupe à l'autre suivant la stratégie
et les enjeux. Tous y passent: gros commerçants, banques, petits marchands,
simples promeneurs, étrangers, tous sont des cibles visées. Ces individus n'épargnent
personne. Qui sont-ils?
D'où sortent-ils? Pour qui travaillent-ils? Ce sont là des questions que l'on
chuchote... Les hypothèses,
nombreuses, varient: certains accusent le secteur politique, visant les partis.
D'autres, plus sagaces, ripostent en faisant mention des troubles dont l'économie
nationale souffre, pour eux il s'agit là de la conséquence d'un taux élevé
de chômage et comme on le sait " L'oisiveté est la mère de tous les
vices". Ces individus
font de l'insécurité leur gagne-pain, voire même leur profession, alors ils sèment
la panique et la population, morte de teneur, ne sait plus à quel saint se
vouer. La police
avoue son impuissance, le fléau s'étend sur tout le territoire, rien ne fait
obstacle à ce monstre: impitoyable, il brise tout sur son passage. C'est un Goliath
et il ne se trouve aucune autorité pour jouer le rôle de David. Mais alors
que faut-il faire? Devrons-nous nous laisser dépouiller de nos biens, nous
laisser molester par ces bandits, comme des pantins? A moins
d'admettre que le phénomène n'est pas isolé , qu'on peut tous en être
victimes, qu'il s'agit d'une sombre forteresse qui est en train de s'édifier et
qui dans quelques temps dominera ce pays nous plongeant dans les ténèbres. Par Veronique Cazimir (stagiaire première année) L'air
a beau embaumer l'odeur de la terre rafraîchie par une averse et la brise être
aussi légère qu'un voile de mariée, ce parfum d'interdit est le plus fort. L'EDH (Électricité d'Haïti) depuis quelques années a changé de sigle. On se plaît à l'appeler BDH. Le B signifie «Black out » (absence totale de courant électrique). Saynètes sur les places publiques, chansons tubes sur les chaînes de radio, sketchs à la télé... Tous les moyens sont bons pour critiquer, ironiser, ridiculiser les dirigeants de cette institution. Dans certains quartiers, les employés de l'EDH sont molestés et pour cause! Ces habitants peuvent passer des semaines, voire même des mois sans électricité ! Alors les pirates refont surface. Ils ne sillonnent plus les mers, mais les poteaux électriques de préférence. Ils travaillent sans relâche, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Ils perçoivent des salaires. Le budget de l'EDH en souffre naturellement. Comble d'ironie, ces pirates sont souvent des employés de la boîte. On essaye de sensibiliser la population à cet état de faitt Mais on fait la sourde oreille. L'EDH est un «monstre avare ». Alors on se procure le courant par ses propres moyens. Les poteaux électriques fourmillent de fils ; de câbles électriques illégaux. Il en résulte des surcharges provoquant des tensions telles que des incendies éclatent dans certains quartiers. Une maison peut bénéficier de deux, trois, jusqu'à quatre ««ti priz ». Ils sont rares les citoyens qui n'ont pas les mains trempées dans cette sordide affaire. Riches, pauvres, gens lettrés, analphabètes... Ils sont tous coupables. Mais le plus grave, ils trouvent naturel de saboter le travail de l'EDH, en volant et en trichant. L'excuse? Tout le monde le fait, pourquoi pas moi?... Pourtant Haïti détient des ressources naturelles pouvant alimenter sans problèmes les abonnés de l'EDH. L'énergie hydraulique et solaire ne sont pas exploitées. Jouissant d'un climat tropical, Haïti dispose largement des générosités de mère-nature : du soleil "à gogo", des fleuves, des rivières, des lacs qui déploient obligeamment leurs flots argentés; mais malheureusement, toute cette eau finit sa course dans la mer. Quelle ironie!
Haïti vu par une jeune Suisse de 23 ans Par Marjorie Kvenzi
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Tu pars à Tahiti ? Ouah", quelle chance! -
Non, non, je vais en Haïti. -
Mais qu'est-ce que tu vas faire là-bas ? Et
puis c'est
où exactement? Voici
les quelques phrases que j'ai régulièrement
entendues avant de faire ma valise et de venir ici
pour environ 3 mois en tant que bénévole au centre de formation d'
"Ayiti éducation". Il est vrai
qu'en Europe, on entend très rarement parler d'Haïti, quand cela arrive, c'est
le plus souvent de manière négative. Mais
jusqu'à ce jour malgré les attaques incessantes des moustiques et la chaleur
pesante qui vous donne envie
de changer de t-shirt cinq fois par jour, je n'ai jamais regretté ma venue. J'ai
découvert à Tabarre 48, un centre de formation dirigé par quelqu'un aux
projets tout aussi ambitieux que remarquables,
mais également fréquenté par des étudiants motivés. Il faut l'être
pour entreprendre la formation d'un métier, pas des mieux côtés ic,i qui de
plus ne permet pas toujours de mettre
"du beurre dans les épinards" dans la plupart des cas. Une bonne dose
de motivation est également nécessaire pour effectuer plusieurs heures de
trajet en tap-tap pour venir an centre de formation. Le
système éducatif haïtien : un désastre En Haïti, le taux d'analphabétisme est estimé à plus de 80%. Aucune école n'est gratuite. Beaucoup d'enfants ne sont pas scolarisés. Beaucoup d'autres le sont épisodiquement Car leurs parents ne peuvent pas payer régulièrement un écolage, même modeste.
D'une
manière générale, sauf pour quelques rares écoles, les pratiques
pédagogiques sont archaïques et fondées sur la répétition collective et sur
l'apprentissage par cœur Aucun appel n'est fait à la réflexion. Pas de
matériel éducatif. Peu ou pas de livres scolaires. Peu de fournitures. Joël Gouy Comme prévu,
en septembre, nous avons crée une classe ouverte aux enfants du quartier. Ils
sont actuellement 24, dont une majorité de filles, à fréquenter cette moyenne
section de maternelle. Les ONG
travaillant dans le Tiers Monde ont constaté que lorsque l'école est gratuite,
les parents ne la prennent pas au sérieux. Bn conséquence, nous demandons aux
parents d'élèves de payer un écolage (contribution mensuelle) de 15 gourdes,
soit environ 5 FF par mois. C'est une
somme très modique, inférieure à celle qui est exigée dans les autres écoles
haïtiennes, et pourtant, Ruth Telfort, la stagiaire qui est responsable de la
collecte de cette participation, peut vous dire qu'elle a bien du mal à la
percevoir. 15
gourdes pour certaines familles c'est encore trop. |