6.1 ADRHYZAGE PAR LE FOND

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Nous arrivions à proximité du système planétaire Drhyzien, et déjà la sphère de contrôle projetait l’image tri axiale de Loan et de sa compagne stellaire Wolf. L’ordinateur précisa de sa haute voix synthétique:

" Arrivée prévue sur Drhyz 08 dans deux U ; système de brouillage connecté. "

Malgré les derniers événements, j’employais ma tactique de camouflage pour revenir chez mes semblables. Jacqueline, canal d’arrivée de mes douleurs, était assise prés de moi sur un siège de pilotage. Nous observions la multitude de planètes et d’astéroïdes que l’espèce Drhyz avait colonisés depuis des G.M.U.

Nous devions maintenant passer entre les mailles du filet du réseau de détection radar. Le système de brouillage de la soucoupe annulait notre écho mais mieux valait prendre un itinéraire spécial pour ne pas être repérés. J’avais travaillé plusieurs M.U. plus tôt dans le quartier général des bases supra-galactiques, et je connaissais des zones moins accessibles à la surveillance.

Je pris la soucoupe en commande manuelle et J’allumais devant moi l’écran de vision frontale. Je contournais Wolf en passant entre Drhyz 13 et Drhyz 17 puis je cassais ma trajectoire d’un angle de 780 pour voler au nord de Drhyz 38.

Nos deux étoiles diffusaient cette lumière pâle que je retrouvais avec un certain plaisir, et j’apercevais bientôt ma petite planète 08.

Je donnais une forte accélération à mon vaisseau et je survolais déjà à basse altitude le pôle sud où l’un de nos deux océans étendait son eau calme. Drhyz 08 était à peu prés de la dimension de la planète Terre, et Jacqueline paraissait curieusement, elle aussi, retrouver un territoire connu.

Nous effleurions maintenant la surface de l’eau et je ralentis notre soucoupe pour opérer une immersion.

Le système magnétohydrodynamique du vaisseau repoussa le liquide, et nous pénétrâmes sans onde de choc dans l’océan. Mieux protégés d’un éventuel repérage, nous nous enfoncions dans les lointaines profondeurs marines vers l’aplomb de la côte sud de l’unique continent qui ceinturait ma planète.

La faune et la flore de nos mers formaient une population beaucoup moins dense et spectaculaire que sur la Terre. Nous croisâmes cependant un large banc d’une des rares espèces pisciformes qui projeta sur notre écran de vision directe des reflets jaspés, seuls quelques phylums de planctons constituaient le reste de toute la vie aquatique.

Nous progressions maintenant dans une opacité ténébreuse car je m’abstenais, par sécurité, d’allumer les projecteurs du vaisseau. Le relief sous-marin traversé se dessinait dans la sphère de contrôle et l’ordinateur du bord nous avertit de l’approche de la côte. J’immobilisais notre vaisseau sur une plaque de fond en prenant soin de l’arrimer avec de simples filins fibreux projetés mécaniquement. Je fis signe à Jacqueline de se lever. Le système de propulsion de notre engin s’arrêta et nous échangeâmes nos combinaisons spatiales pour les scaphandres de sortie en milieu non viable. Je verrouillais de l’intérieur ce conteneur à scaphandres dans lequel nous nous trouvions, et j’actionnais le système d’expulsion. Le plancher de la petite pièce cylindrique se souleva doucement et la porte du sas s’ouvrit au-dessus de nos têtes nous libérant dans les eaux sombres de l’océan Lémurie. Point ne fut nécessaire d’expliquer à Jacqueline le fonctionnement du scaphandre. Comme elle connaissait les équations de ma théorie du feuillet synthétique, elle sut actionner le système qui transformait les molécules d’eau de mer en oxygène que nous respirions et en hydrogène qui alimentait le micro-réacteur qui nous propulsait à la surface.

Environ 1 U. plus tard, nous émergions sur une longue plage de granit turquoise de cette région de Drhyz 08.

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