3 août 2000
Pouvez-vous vous souvenir de la dernière journée dans votre vie où tout allait bien, où vous n'aviez aucun souci ?
Mon voisin a sorti sa tondeuse à 21h. Bon sang, il est en train de tondre sa pelouse en pleine noirceur, en plus de nous emmerder avec le bruit de sa tondeuse et l'odeur d'essence qui entre par les fenêtres ouvertes. A-t-il donc un horaire si exigeant qu'il en soit réduit à passer la tondeuse presque en pleine nuit ? Et de toute façon, il aurait pu laisser sa pelouse pousser une semaine de plus, ça n'aurait pas été un drame.
Autre journée de travail aujourd'hui. Journée très ordinaire. J'ai intentionnellement évité de parler de Consoeur cette semaine dans mon journal. Cela ne m'aurait certainement pas aidé à me la sortir de la tête. Mais je m'illusionne. Je ne réussirai pas à me la sortir de la tête de toute façon, tant que cette situation ridicule ne sera pas résolue. Je pense à cela à tous les jours dès que je met les pieds au bureau. Et j'en viens à me demander s'il en est de même pour elle. Ça serait flatteur pour moi de croire que cette situation l'affecte autant que moi, mais cela m'étonnerait beaucoup.
Si je veux la confronter avec ça, ce doit être demain ou la semaine prochaine, car après cela elle part en vacance pour au moins deux semaines. Peut-être devrais-je faire de même. Peut-être serait-ce mieux ainsi. Les vacances sont toujours propices à la réflexion. Et deux têtes reposées sont mieux équipées pour contempler un problème sous des angles plus constructifs.
Il m'énerve avec sa tondeuse...
Si je me réveille à trois heures du matin et que je ne peux plus me rendormir, je crois bien que je vais sortir ma "chain saw" et émonder mes arbres.
Bon, enfin. J'espère que ce n'est pas juste une panne d'essence...
Hier après-midi, j'ai discuté de la situation Consoeurèsque avec une autre de mes collègues de travail. Nous nous connaissons depuis plus de quinze ans, alors une certaine confiance a fini par se tisser entre nous au fil des années. Je ne m'attendais pas vraiment à des réponses de sa part, mais cela faisait simplement du bien de finalement pouvoir en parler de vive voix avec quelqu'un qui savait de qui je parle. Comme je m'y attendais d'ailleurs, ma collègue, qui n'avait rien remarqué, était très surprise de ce que je lui apprenais.
Il y a un certain temps que je promets de vous faire un portrait complet de mes péripéties avec Consoeur depuis que nous nous sommes connus.
Mais pas ce soir.