23 août 2000
Mal de tête, mal de tête, mal de tête, mal de tête...
J'ai même pris une Tylenol, ce que je ne fais que deux ou trois fois par siècle environ.
Une Tylenol régulière. Une seule.
J'espère que mon corps ne m'en voudra pas trop.
J'ai passé la journée chez mon ami à remonter son ordinateur. Je crois que c'est de là que vient mon mal de tête. Je suppose que mon subconscient (et mon conscient aussi à bien y penser) ne veux tout simplement pas faire d'informatique quand je suis en vacance. Mais cet ami et moi nous connaissons depuis longtemps. Vingt ans au moins. Nous avons fait les cent coups ensemble, comme on dit. Et bien que la vie nous ait séparé à de nombreuses reprises, nous sommes encore ensemble aujourd'hui. Je ne mentirai pas en prétendant que notre relation n'a pas été houleuse à l'occasion. Il fut un ami très exigent par moment, et il en fut sûrement de même pour moi à son égard. Mais c'est ainsi que je vois l'amitié. Quand je tend ma main, je ne la retire plus. Et si je dois la retirer pour éviter de me la faire manger jusqu'au poignet, je vais la tendre à nouveau.
C'est ainsi.
Pourquoi ? Pas par noblesse, pas à cause d'un quelconque sens du devoir ni d'une quelconque morale ou éthique, mais parce qu'aimer est un choix. Et quand j'aime quelqu'un, je n'ai tout simplement pas envie de cesser de l'aimer. C'est ainsi que je suis. C'est tout simplement le genre de personne que j'ai envie d'être. Malgré tout ce que j'ai pu écrire dans ce journal depuis quatre mois, malgré tout ce que j'ai pu dire sur ma vie que je n'aime pas, sur l'isolement dont je souffre, je peux affirmer ceci: même s'il n'en a pas toujours été ainsi, lorsque je regarde maintenant dans un miroir, j'aime la personne que j'y vois.
Je ne suis pas naïf. Il y a longtemps que j'ai arrêté de croire que je serai un jour heureux tout simplement parce que je le mérite. Qui sommes-nous pour prétendre mériter quoi que ce soit de toute façon ?
Comme pour chacun d'entre nous, ma vie sera ce que j'en ferai.