31 août 2000

Connaissez-vous quelqu'un qui met des gants dans la boîte à gant de sa voiture ?

Ma voisine-maman promenait son poupon avec une de ses amies ce matin, alors que j'effectuais quelques menus travaux de maintenance sur ma nouvelle voiture. Nous avons échangé des sourires et des salutations polis.

La température n'était pas du tout à la hauteur des prévisions météo en début d'après-midi. J'ai donc profiter de cette opportunité pour essayer ma voiture dans des conditions un peu plus représentatives de l'usage que je fais habituellement d'un véhicule, c'est à dire dans les routes non-pavés. Plus particulièrement, j'ai essayé de retrouver un endroit que j'avais découvert par hasard (c'est toujours ainsi qu'on découvre les plus beaux coins) l'été passé dans la réserve faunique des Laurentides. Il s'agissait d'un flanc de montagne exposé au sud-ouest qui avait été coupé à blanc probablement cinq ou six années auparavant et qui était couvert de framboisiers sauvages. Littéralement des centaines de mètre-carré de framboises aussi grosses que des framboises de culture, mais aussi savoureuses que la variété sauvage !

J'ai effectivement réussi à retrouver l'endroit. Les framboises étaient aussi nombreuses et savoureuses que dans mes souvenirs, mais leur taille m'a déçu un peu... J'ai quand même réussis à en ramasser un gros plat, que je vais offrir à Cousine en fin de semaine pour la remercier de son offrande de chanterelles.

Ce n'est qu'après deux heures de cueillette que je me suis arrêté pour admirer le paysage autour de moi.

Essayez d'imaginer la scène.

Vous vous tenez debout au milieu d'une route gravelé. Vous faites face à l'ouest. Devant vous, un terrain dénudé couvert de framboisiers descend en pente douce jusqu'à la limite des arbres, des épinettes clairsemées, derrières lesquelles vous pouvez voir l'eau d'un splendide petit lac de montagne étinceler sous les rayons d'un soleil suspendu au dessus des montagnes en arrière plan, soleil dont l'éclat filtre à travers la brume sèche. Pendant de longues minutes vous n'entendez que le son d'une légère brise à travers les arbres. Puis, soudainement, le chant d'un huard se fait entendre.

Comme il se doit, j'avais encore omis d'apporter mon appareil photo avec moi.

Mais comment une photo aurait-elle pu rendre hommage à pareil spectacle ?

Peut-être est-ce mieux ainsi.

Seul point négatif de la journée: les mouches noires. Bien sûr elles sont beaucoup moins nombreuses en cette période de l'année. Au début en fait elles étaient si peu nombreuses que je pouvais aisément les tolérer sans même y penser. Quiconque a passé quelques jours dans les monts Groulx au mois de juin développe une certaine tolérance pour les mouches. Mais après deux heures, celles qui étaient tombées sur moi par hasard avaient eu le temps d'appeler leurs copines, et j'étais donc entouré d'une horde de petits vampires affamés. Heureusement, mon plat de framboises était plein.

N'empêche que ça pique. Surtout derrière les oreilles. Sales bêtes.


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