4 décembre 2000

En ce moment, je suis en train d'écouter "Rose Rouge" de St. Germain. Absolument génial cette musique. J'ai énormément d'affinité avec le jazz et pourtant j'en écoute si peu. Alors que j'étais sur la route hier en revenant de Montréal, comme j'étais seul (Cousine n'est pas revenue avec moi), j'ai trouvé un poste de radio qui jouait du jazz et je l'ai écouté pendant des heures.

J'ai pensé réduire la police de caractère que j'utilise d'habitude pour écrire ces pages, question de mettre une touche d'humour à ces textes souvent trop arides. La raison ? C'est simple: j'ai une extinction de voix. On m'a d'ailleurs beaucoup taquiné à ce sujet au travail aujourd'hui. En effet, Laqk qui est malade, c'est un phénomène extrêmement rare, et la nouvelle a fait le tour de l'édifice assez vite. L'une de mes collègues, par contre, me taquinait de loin. Elle a une santé un peu plus fragile que la moyenne, et elle se doutait bien qu'un virus capable de me faire un tel effet risquait fort de la mettre dans un état pitoyable.

J'ai négligé de vous parler plus en détail de notre hôtesse hier. Je remédie de ce pas à cet impair.

Je ne l'avais rencontré qu'une seule fois auparavant, durant la fin de semaine où Cousine nous avait invité chez elle. Elle était accompagnée de son conjoint. Je me rappelais l'avoir trouvé fort sympathique, et extrêmement jolie. Mais comme elle était en couple, cette barrière dans mon cerveau s'était levée très vite.

Selon les dernières informations que Cousine possédait, Hôtesse et son ami avaient rompu, et celui-ci avait quitté l'appartement qu'ils partageaient ensemble. Elle n'en savait pas davantage.

Sur place, dans le courant de la soirée de samedi à dimanche, Cousine dormait dans la chambre. Hôtesse et moi parlions. Elle m'a confié qu'elle et son copain s'étaient bel et bien quitté un mois, mais avaient finalement renoué. Cependant, ils avaient décidé d'un commun accord de ne plus vivre ensemble, ce qui expliquait son absence à l'appartement. La nouvelle ne me surprit guerre, d'autant plus que j'avais pris gare de me faire la moindre illusion à son sujet. Cependant, je dois avouer que cela me déçoit beaucoup. Comme j'ai encore pu le constater dimanche, alors que nous avons passé presque toute la journée seuls ensemble, Hôtesse et moi nous entendons fort bien, ce qui est plutôt rare pour deux personnes qui ne s'étaient vu qu'une seule fois auparavant. Et de plus, j'ai été littéralement subjugué par sa beauté. Elle n'est pas le genre de femme qui ferait tourner les têtes sur la rue. Elle est de très petite taille, s'habille simplement, se maquille très peu ou pas du tout. Par contre, sur le plan physique s'entend, elle est exactement mon genre de femme. Et quand je dis "exactement", je n'exagère pas du tout. Exactement la bonne taille, la bonne silhouette. À certain moments, j'étais complètement obnubilé par ses yeux d'azur, son sourire d'ange, son corps de déesse.

Il y a plus que le physique, me direz-vous. Et vous aurez raison. Mais voilà, au fur et à mesure que je découvrais de nouveaux aspects de sa personnalité, ils me plaisaient aussi.

On dit que la femme parfaite n'existe pas. En effet, tous les goût sont dans la nature. Une femme qui ferait tomber à genou certains hommes en laisserait peut-être d'autres à peu près indifférents. Mais dans mon cas, je peux affirmer qu'Hôtesse représente ce qui se rapproche le plus de la perfection à mes yeux. N'ayez crainte, je ne suis pas dupe, je suis très conscient que je ne connais encore que très peu de chose à son sujet. Et je crois aussi que les choses en resteront là. En effet, j'ai peu de chance de la revoir. Elle ne fait pas vraiment partie de notre groupe, c'est surtout une amie de Cousine, et cette dernière est partie pour l'Europe pour plusieurs mois (c'est pourquoi elle est restée à Montréal en fin de semaine, elle prenait l'avion aujourd'hui). D'ailleurs, au moment de partir dimanche, je venais d'étreindre longuement Cousine (de qui je vais m'ennuyer beaucoup... snif), et j'ai bien senti, par la distance qu'Hôtesse a gardé entre elle et moi au moment de me faire la bise, que nous avions tous les deux compris qu'il était dans notre intérêt mutuel de maintenir un certain éloignement entre nous...

Ainsi, je pourrai garder dans mes souvenirs l'image de cette femme gentille, accueillante, enjouée, forte mais douce, et délicieusement ravissante, de cette femme "parfaite" que le destin a eu la générosité de mettre sur mon chemin, afin de me faire comprendre que le tunnel de mon existence est jonché de ces pierres précieuses qui ne demandent qu'à être ramassées, si me je décidais simplement à marcher les yeux ouverts...


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