9 décembre 2000

J'ai passé la soirée chez Copine, à jaser et à la regarder accrocher ses décorations de Noël. J'étais arrivé chez elle à l'improviste en fin d'après-midi après avoir tenté vainement de la rejoindre au téléphone. Elle m'avait laissé un message sur mon répondeur, me demandant des nouvelles de mon party de bureau de la veille.

Justement, parlons-en de ce fameux party.

Je vous ferai grâce de tous les détails de la soirée, mais je dirai simplement que les organisateurs se sont donné un mal fou pour préparer une sorte de compétition inspirée de la série américaine "Survivor", entre des équipes formées de quelques membres de chacun des services de notre organisation. Et malgré quelques accrocs prévisibles, le spectacle fut très apprécié. Il y eu ensuite le souper, suivi de la partie musicale et dansante de la soirée qui se prolongea jusqu'aux petites heure du matin.

Et moi dans tout ça ?

Et bien je dois avouer que je me suis surpris moi-même, mais pas tant que ça après tout. Une chose est sûre, j'étais parti à cette soirée avec l'idée d'avoir du plaisir, et j'en ai eu. Beaucoup même. Même si la musique n'était pas toujours à mon goût, je dansais malgré tout, et je laissais ceux qui aimaient ce qu'ils entendaient me communiquer leur enthousiasme et leur énergie. Je voulais m'amuser et je l'ai fait. J'ai d'ailleurs senti certains regards sur moi dans le courant de la soirée. La situation était similaire à ce qui s'est passé chez la soeur de Lolita lors de notre souper meurtre et mystère. Plusieurs personnes avec qui je travaille depuis des années m'ont vu sous un jour qu'ils n'avaient jamais eu l'opportunité de voir. La plupart en sont resté indifférents, certains ont plutôt semblé agréablement surpris. J'étais moi-même surpris par la fougue et l'énergie que je mettais à m'amuser. J'ai alors réalisé à quel point beaucoup de choses ont changé en moi ces derniers mois.

Et bien sûr, Consoeur était là. Plus ravissante que jamais dans sa tenue de soirée. J'en ai presque eu le souffle coupé à son arrivée. En toute franchise je dois avouer que j'appréhendais sa présence à ce party. Nous ne nous sommes pas parlé de la soirée. À peine nous sommes nous échangé quelques regards. Mais chose étrange (pas tant de mon côté, mais surtout du sien), il semblait que nous nous arrangions toujours pour être à la vue l'un de l'autre, que ce soit par le choix de nos tables respectives au souper, ou pendant que nous dansions. Durant le repas, l'une des filles de sa table est venu me voir à la mienne pour me demander de lever mon verre avec eux, car ils portaient un toast au petit groupe qui dînons ensemble sur l'heure du midi et dont je fais parti. Ce fut la seule fois de la soirée où Consoeur me regarda directement dans les yeux, tenant bien haut son verre et arborant un large sourire. Bien sûr je pourrais bien cyniquement attribuer cet accès de caramaderie envers moi au fait qu'elle avait déjà quelques verres de vin derrière la cravate...

Mais la vérité, c'est que malgré le fait que je ne veux plus y croire, j'ai quand même eu la distincte impression tout le long de la soirée qu'elle aurait bien aimé que cette situation entre nous soit différente, que l'espace d'un instant, nous ayons pu oublier ce malaise entre nous, faire fi de nos orgueils blessés et nous rapprocher un peu, juste un peu...

Je suis finalement parti vers 1h30 du matin, un peu découragé par la musique qui avait pris une tournure un peu trop déplaisante à mon goût. Après avoir pris mon manteau, je suis revenu dans la salle pour dire au revoir à quelques collègues de travail. Consoeur était installée bien sagement à côté de la porte, à la table où elle s'était assise environ une demi-heure plus tôt, probablement pour les mêmes raisons que moi (nous semblons être en parfait accord sur le plan musical). Lorsque j'eu fini ma tournée, je suis revenu vers sa table.

Mais elle n'y était plus.


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