25 décembre 2000

D'abord et avant tout, je vous souhaite un très Joyeux Noël à vous tous et toutes. :-)

Cet avant-midi, j'ai pris l'initiative d'envoyer un courrier personnalisé à toutes les personnes qui m'ont déjà fait parvenir un message relativement à mon site pour leur souhaiter de joyeuses fêtes. Certaines sont des correspondantes régulières, d'autres ne m'ont écrit qu'une seule fois. Mais je tenais à essayer de rejoindre tout le monde. Malheureusement, quatre de mes messages ont rebondi, m'indiquant que leur adresse e-mail n'est plus valide. Il y a aussi peut-être certaines d'entre vous qui m'ont déjà écrit par le passé mais dont je n'ai jamais reçu le message, gracieuseté des méandres de l'Internet. Alors à toutes les personnes qui n'ont pas reçu de mes nouvelles depuis les quelques derniers jours et que je n'ai pu rejoindre, je vous transmet ici mes voeux de Joyeux Noël et de Bonne et Heureuse Année. Et si vous désirez garder contact avec moi, transmettez-moi vos nouvelles coordonnées, ça me fera un immense plaisir.

Envoyer tout ces courriels ce matin m'a pleinement fait réaliser à quel point mes écrits avaient rejoint beaucoup de personnes, et à quel point ces personnes sont devenus importantes pour moi.

Hier j'ai souffert le martyre. Mais maintenant que cette douleur s'est dissipée je n'ai plus le goût d'en parler ici, peut-être par peur de raviver cette souffrance en moi. Les périodes de rémission sont devenues si nécessaires que je veux les savourer pleinement.

Cependant, je crois que je commence à comprendre certaines choses en rapport avec cette souffrance qui me frappe périodiquement. Je vais essayer de vous l'expliquer.

Dans son état normal, un humain est comparable à une personne qui a de l'eau jusqu'aux chevilles. Par temps calme, tout va bien. Par temps orageux, les vagues peuvent déferler sur lui, le perturber et le faire souffrir, mais tant qu'elles ne lui passe pas par dessus la tête, il peut encore respirer, combattre l'adversité, garder espoir.

Dans mon cas, je serais plutôt ces temps-ci comme une personne qui a de l'eau jusqu'au cou. Par temps calme, ma tête demeure émergée et je respire presque aussi facilement que celui qui est presque complètement hors de l'eau. Mais la plus petite tourmente émotionnelle suffit à créer des vagues qui me submerge et m'étouffe, et c'est alors que l'angoisse et le désespoir s'emparent de moi.

Trois exemples.

Mercredi passé. L'élément déclencheur était le fait que je n'étais pas allé au souper en l'honneur du départ de notre collègue de travail, sous prétexte que Consoeur y serait. Cette petite vague a suffit à me submerger, et ma souffrance ne se limitait plus alors à cette seule pensée, mais s'étendait soudainement à l'ensemble de mon existence. Soudainement, tout me paraissait noir, vide, futile, désespéré.

Avant hier. L'élément déclencheur fut ce film, absolument cul-cul d'ailleurs (mais mignon quand même, c'est Noël après tout), qui en temps normal m'aurait simplement tiré quelques larmes et un sourire en coin. Mais encore une fois, une vague trop haute et ça y est ! Je fond en sanglot, je ne peux plus m'arrêter, je souffre, je suis malheureux et désespéré.

Hier. Je ne me suis jamais senti aussi mal depuis des mois. C'était vraiment ma pire journée depuis longtemps. Ma vie ne m'apparaissait plus que comme un terrifiant labyrinthe dont chaque couloir que je parcourais désespérément me ramenait toujours au même point. Je ne trouvais plus aucune personne que j'avais envie de voir, aucune activité que j'aimais faire. Je continuais mécaniquement, comme un robot, à faire tous les préparatifs pour recevoir mes invités dans la soirée, mais je ne voulais même plus les voir, je ne voulais plus voir personne, mais je ne voulais pas être seul. J'étais abominablement désespéré. Je voulais appeler tout le monde pour tout canceller. J'ai même penser appeler Lolita pour lui dire que je n'irais pas passer le nouvel an au chalet. Élément déclencheur ? Tout simplement le stress accumulé durant la dernière semaine à cause de mes préparatifs pour recevoir, et qui augmentait d'heure en heure au fur et à mesure que l'instant fatidique approchait. Encore une fois la vague m'avait submergé, et au lieu de souffrir à cette seule pensée, c'était maintenant ma vie entière qui déclenchait en moi souffrance et désespoir.

J'espère que vous comprenez. Pour moi c'est très clair en tout cas.

En ce moment par exemple, je me sens bien. Ma soirée s'est finalement très bien passé. Je n'ai eu que quatre convives et j'avais acheté beaucoup trop de bouffe, mais que voulez-vous, il paraît que c'est toujours comme ça une réception du temps des fêtes. Ce matin j'allais bien aussi, et j'ai passé une partie de l'après-midi chez Copine à faire la connaissance d'un couple de ses amis dont j'avais beaucoup entendu parlé mais que je n'avais jamais eu la chance de rencontrer car ils demeurent dans une autre ville. Mais ils sont venus ici pour le temps des fêtes et seront également avec nous au chalet de Lolita en fin de semaine prochaine. Je suis également allé souper chez mes parents, avec mes frère et soeur, et finalement la soirée fut fort agréable.

En ce moment, je me sens calme et détendu. Le stress des derniers jours est terminé. C'est le calme plat, et j'ai de nouveau la tête au dessus de l'eau.

Finalement, cette fête de Noël fut beaucoup moins pire que ce que j'appréhendais.

Ouf.


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