25 juillet 2000

Encore un bel après-midi de congé, à frire au soleil et patauger dans la mare qui me tient lieu de lac. La solitude ne me pesait pas cette fois, il faisait vraiment trop beau pour me plaindre. Et puis j'avais de quoi me distraire, j'ai passé presque tout mon temps à regarder trois adolescents, un garçon et deux filles, s'amuser dans le lac. J'étais un peu mal à l'aise au début parce qu'ils étaient quand même assez proche de la rive pour voir très bien que j'étais nu, mais après un certain temps, me rendant compte qu'ils étaient totalement indifférents à ma présence, je me suis détendu. Je les écoutais jaser, rire, s'arroser, se chicaner même parfois, crier toutes sortes de niaiseries pour entendre l'écho que leur renvoyait les montagnes... bref, avoir du plaisir comme quand on est jeune et insouciant. Bien sûr j'ai versé dans la nostalgie sans trop m'en apercevoir, en repensant à ma propre adolescence, cette période de ma vie où j'étais enjoué, optimiste, sociable, celui que tout le monde tenait absolument à inviter à chaque party, pour être sûr d'y mettre de l'ambiance. Et oui, je vous le jure. Difficile à croire n'est-ce pas ? Surtout quand on regarde le misanthrope que je suis devenu aujourd'hui.

Je regardais donc ces adolescents s'amuser, et tout à coup ça m'a frappé: ils étaient en âge d'être les miens, si j'avais choisi d'en avoir... Ouf... ça donne un coup de vieux.

Vous savez où je suis allé ce soir ? Voir un film avec Copine. Soyez sans crainte, je n'aurais jamais accepté de passer deux heures dans une salle de cinéma par une si splendide soirée d'été si je n'avais pas profité du soleil tout l'après-midi. Je vais si peu souvent au cinéma, la dernière fois remonte à trois ans environ. Ce qui m'a inquiété un peu, c'est cet étrange malaise que j'ai ressenti à la sortie de la salle, un malaise inexplicable. Il m'a suivi sur la route jusqu'ici. Ce n'était pourtant pas le film, car je l'ai bien aimé.

Je me perd en conjecture...

Ce que je sais de moi n'est que la pointe de l'iceberg.

Sur ce, je vous quitte. Je vais aller savourer cette chaude nuit d'été quelques minutes avant de trouver le sommeil.


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