30 juillet 2000

Petite journée relaxe aujourd'hui. Mes voisins des deux côtés étaient absents, alors j'ai passé une bonne partie de la journée à faire diverses choses, flâner sur le bord du lac, me baigner, entretenir mon terrain et mes arbres, etc.

Mais vers le milieu de l'après-midi, mes voisins (ceux qui déménagent) sont revenus, accompagnés de plusieurs voitures et d'un camion duquel tout le monde s'est mis à décharger meubles et boîtes. Alors que je taillais mes rosiers, ils sont venus m'annoncer qu'ils partaient ce soir même pour l'Amérique latine et ils venaient donc me dire au revoir. Nous avons jaser ainsi pendant une quinzaine de minutes, et j'ai alors réalisé que c'était là la plus longue conversation que j'ai eu avec eux depuis leur arrivée ici. Ils m'ont annoncé qu'ils n'avaient pas vendu la maison, elle était seulement loué, car ils n'avaient pu se résigner à s'en débarrasser parce qu'ils aimaient trop l'environnement. Ils m'ont également dit que j'avais été un très bon voisin et qu'ils s'étaient considérés chanceux d'avoir quelqu'un comme moi à côté d'eux. Bien sûr, ils s'en vont, alors ils peuvent bien dire n'importe quoi, mais j'ai quand même accepté le compliment avec un sourire et un remerciement poli.

Un moment donné, mon voisin, en parlant des nouveaux locataires, m'a lancé d'un air complice:

- Vous allez voir, c'est un jeune couple, tranquille et ouvert d'esprit, vous ne devriez pas avoir de problème avec eux.

Le tout suivi d'un sourire et d'un petit clin d'oeil. Je me demande bien à quoi il pouvait faire allusion... Sa femme en particulier arborait un sourire fendu jusqu'aux oreilles en me regardant.

Peut-être pensait-elle à la fois où elle est pratiquement arrivée face à face avec moi, alors que j'étais complètement nu...

Ce soir je suis allé faire un tour de canot dans le marais, de l'autre côté du lac. C'est agréable à cette période de l'année car il n'y a pratiquement plus de maringouins. c'était la première fois que j'allais voir le marais cet été. À mon arrivé j'ai vu, perché dans un arbre mort, un héron bleu surveiller mon approche, pour finalement s'envoler et s'éloigner au rythme de ses lents battements d'ailes. L'atmosphère est tranquille dans le marais, j'aime bien m'y arrêter et porter attention à tous les sons qu'on peut y entendre, tous les mouvements qu'on peut y percevoir. Les grenouilles s'y comptent par milliers, et s'était vraiment amusant de les voir s'enfuir à mon approche, sautant sur le tapis presque continu de nénuphars tant et aussi longtemps qu'elles ne trouvaient pas un trou entre deux feuilles pour disparaître dans l'eau. Je suis aussi allé examiner les anciennes huttes de castor (trois au total) pour réaliser qu'elles sont toutes abandonnés. Je n'ai effectivement vu aucun castor sur le lac cet été, ce que je trouve un peu étrange. Enfin, peut-être l'année prochaine. Ils seront toujours les bienvenus, tant qu'ils ne viendront pas couper mes arbres comme il y a trois ans...

Demain matin, à mon réveil, j'aurai de nouveaux voisins. Et vous savez quoi ? Si je ne fais pas erreur sur la personne (il y avait beaucoup de monde cet après-midi), et bien ma nouvelle voisine semble particulièrement ravissante...

Quand donc le destin arrêtera-t-il de me torturer avec ce supplice de Tantale ? ;-)

Faites de beaux rêves. La vie est belle. Je vous aimes.


[jour précédent] [retour] [jour suivant]