5 juin 2000

Si vous pouviez me voir en ce moment, assis devant mon clavier, vêtu de ma robe de chambre en velour noir, un gros deux litres de bière d'épinette à la main. Pas l'image qu'on se fait habituellement de l'homme idéal...

Je viens d'écouter un reportage à Télé-Québec sur les colonies d'oiseaux du rocher percé et de l'île Bonaventure qui a fait renaître en moi plein de souvenirs. J'ai découvert la région de Percé lors d'un tour de la Gaspésie que j'ai fait seul il y a une dizaine d'années. C'est lors de ce voyage que pour la première fois je me suis baigné nu dans l'eau salée. C'était par un beau et chaud dimanche avant-midi à Coin-du-Banc, et la plage était complètement déserte. Je me rappelle m'être demandé comment il était possible que personne ne soit en train de profiter d'une si belle journée de fin de semaine en plein coeur de la saison touristique, mais je ne m'en plaignait pas. La brise était douce, le soleil caressait ma peau encore humide d'eau de mer. Je marchais dans la mince bande de sable de cette plage qui s'étirait sur plusieurs kilomètres, tenant dans ma main mon maillot dont je n'avais que faire mais que j'étais toutefois prêt en enfiler si j'apercevais une silhouette humaine poindre à l'horizon, ce qui n'est jamais arrivé. Jamais jusqu'alors n'avais-je ressenti pareille sensation de liberté. Plusieurs fois durant ma marche, je laissais tomber mon maillot pour me replonger dans la mer froide, avant d'en ressortir et de me rouler sur la plage. C'est le corps tout couvert de sable humide que je reprenais ma marche, qui dura plus d'une heure aller-retour.

Je fut particulièrement charmé par ma journée sur l'île Bonaventure. Plusieurs vous diront que cet endroit n'a en soi rien de particulier. Mais j'ai trouvé qu'il s'en dégageait une grande paix, une sérénité avec laquelle j'étais particulièrement en affinité. Peut-être que la joie immense d'arpenter un long sentier en forêt sans voir un seul maringouin n'y était pas étrangère (il n'y a aucun insecte piqueur sur l'île Bonaventure). Après avoir passé l'heure du midi à observer avec fascination la colonie de fous de Bassan et les interactions entre les milliers d'individus qui la compose, j'ai finalement écouler les dernières heures de la journée à savourer la vie, étendu sur la plage de galets de la baie des Marigots, en compagnie d'autres visiteurs sur l'île, dont deux jolies touristes françaises dont je ne m'étais jamais vraiment éloigné durant la journée, mais que je fus finalement trop branleux pour aborder. C'est l'histoire de ma vie ça...

J'ai bien envie d'y retourner cet été tiens...

Je vous laisse ce soir en vous offrant une des nombreuses photos que j'ai prise durant ce voyage.


[jour précédent] [retour] [jour suivant]