23 mai 2000

J'avais très envie de dormir sur ma galerie la nuit passée, mais je ne l'ai pas fait. Sage décision puisque, ce matin, il pleuvait à grosses gouttes. D'ailleurs, les grenouilles chantaient si fort hier soir que j'aurais été incapable de dormir. Mais peut-être cela ne m'aurait-il pas dérangé après tout.

En me tenant debout devant mes fenêtres ce matin après mon lever, le lac m'appelait. Ses eaux voulaient m'offrir leurs caresses. Mais je choisi finalement de refuser l'invitation, y préférant les caresses de ma pomme de douche.

J'ai réalisé aujourd'hui à quel point mon bien-être récemment retrouvé est encore fragile. En effet, mon malaise des dernières semaines a de nouveau, mais brièvement, montré son horrible visage. Ce sentiment d'isolement a refait surface. Pourquoi ? Sans doute le temps moche d'aujourd'hui y est-il pour quelque chose.

Il est également possible que certains courriels que j'ai reçu dernièrement en soit à l'origine.

La peur de décevoir est là, omniprésente. Décevoir qui ? Mes lecteurs et lectrices bien sûr. Je réalise que je suis en train de répéter ici la même erreur que j'ai commise à répétition depuis le début de ma vie: m'aliéner ma vrai nature pour ne pas décevoir; me définir en fonction de la vision des autres.

Il est bien temps que ça finisse.

Ce journal a été entrepris comme une démarche personnelle, et il doit en rester ainsi. Je ne peux, ni ne veux, plaire à tous et tout le temps. Ceux et celles qui ont choisi de m'accompagner dans mon tunnel le font de leur plein gré, et sont totalement libre de le quitter quand bon leur semble. Cependant, ils et elles y sont tous les bienvenu(e)s. Je ne peux que les accueillir à bras ouvert, leur offrir mon hospitalité et les remercier de leur gentils commentaires.

Alors, vous qui me lisez, prenez ma main, tenez vous tout près, car il fait bien sombre dans le tunnel de mon existence et le sol en est jonché d'obstacles...


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