25 mai 2000

Maîtresse corneille, sur un lampadaire perchée, tenait dans son bec une brindille.

Il commence à être grand temps que le soleil revienne. Ce genre de temps m'endort.

Le mal-être n'est plus, du moins pas ces temps-ci. Il y a encore de la tristesse, mais plus de déprime. De la peur, mais plus d'angoisse. Les questions restent, et demeurent sans réponse. Ma vie ne va toujours nulle part, mais l'espoir de trouver ma voie est revenu.

Vous écrire me fait du bien. Merci d'être là.

Une fin de semaine ensoleillée me ferait le plus grand bien. Je carbure au soleil, et la fin de semaine passée n'était pour moi qu'un amuse-gueule. J'en veux plus.

J'ai passé la dernière semaine à lire les journaux virtuels de quelques unes de mes lectrices. On pourrait dire que j'ai mis la cassette de ma propre vie sur une tablette pour écouter celle des autres. Depuis des mois, j'ai remarqué que j'enviais souvent la vie des autres. J'aurais dû comprendre que quelque chose n'allait pas, que quelque chose se préparait. Mais j'étais trop bien dans mes certitudes, trop confortable dans mon inertie. Je ne voulais pas voir venir la tempête, et elle m'a frappé dur. J'ai survécu, bien sûr, mais j'en ressens encore l'impact dévastateur. Maintenant, toutes les murailles que j'avais érigé se sont effondrées comme un château de carte, et au dessus des ruines je vois maintenant trop clairement le paysage qui m'entoure, le paysage que je cherchais à fuir toutes ses années. Il est là, dans ma face. Il n'a pas bougé, ni changé. J'avais réussi à l'oublier, réussi à me convaincre que je pouvais vivre et être heureux même en sachant qu'il était là tout près, en autant que je réussissait à ne plus le voir.

Apparemment, j'avais tort.

Vous savez le pire dans tout ça ? C'est que ce paysage, il est à l'intérieur de moi.


[jour précédent] [retour] [jour suivant]