29 mai 2000
Somme toute, ce fut une belle journée aujourd'hui.
J'ai eu la joie de revoir un spectacle dont j'attendais le retour depuis près d'un an: le vert tendre des jeunes feuilles printanières sur le fond bleu immaculé d'un ciel sans nuage.
Finalement, le soleil brillait de tout ses feux ce matin à mon réveil. Il était plus que temps !
De plus j'ai même eu droit à un deuxième soleil aujourd'hui ! En effet, j'étais sorti prendre une marche dans le boisé autour de l'édifice après le dîner. À mon retour, qui ne vis-je pas, assise seule à une table à pique-nique, un livre à la main ? Consoeur !
J'ai hésité quelques secondes avant d'aller la rejoindre. Je la connais suffisamment pour savoir que lorsqu'elle se retire de cette façon, c'est qu'elle recherche la solitude. Mais comme nous n'avions pas eu la chance de vraiment jaser ensemble depuis près de deux semaines, j'ai osé croire que ma compagnie lui ferait plaisir.
Je suis toujours hésitant à parler d'elle dans mon journal. Bien qu'elle soit au courant de son existence, je ne lui en ai pas donné l'adresse, et elle ne me l'a pas demandé. Cependant, je la sais suffisamment intelligente et débrouillarde pour la trouver rapidement si elle le désirait vraiment, et je dois présumer qu'elle lira éventuellement tout ce qui est écrit ici. Et bien que j'aimerais partager avec vous toutes les différentes mésaventures qu'il y a eu entre elle et moi depuis deux ans, je ne me suis pas encore complètement fait à l'idée... alors je crois bien que je vais laisser le temps faire son oeuvre. Toute bonne chose vient à qui sait attendre ;-)
Je peux cependant dire que, comme ce fut d'ailleurs souvent le cas ces derniers temps, notre conversation fut très agréable, et j'irais même jusqu'à dire un peu plus personnelle qu'à l'habitude, ce qui me surprit d'autant plus que c'est sur son initiative à elle qu'elle a pris cette tangente.
Les plus perspicaces d'entres vous auront compris que Consoeur représente plus à mes yeux qu'une simple collègue de travail.
Je n'en dirai pas plus pour l'instant.
La mauvaise nouvelle de la journée: les mouches noires ont finalement fait leur apparition chez moi ! Grrrrrrrrrrrrrrrrr ! En remplissant des sacs de feuilles avant le souper, une nuée de ces sales bêtes (j'estimerais leur nombre à plusieurs centaines) flottait au dessus de ma tête. Elles étaient si agressives que j'avais réellement la sensation qu'on me saupoudrait des petits cailloux sur le cuir chevelu ! J'ai été obligé de sortir ma casquette à moustiquaire pour continuer mon travail. Je dois avouer que devant ces créatures diaboliques, mon inébranlable amour de toutes les formes de vie en prend un sérieux coup...
Avec un peu chance, j'aurai réussi à ramasser la totalité des feuilles mortes d'ici l'automne prochain...