31 octobre 2000

Cela doit faire un bon dix minutes que je reste planté devant mon écran. Il me semble pourtant que j'avais plein de choses à écrire durant la journée.

J'ai réalisé aujourd'hui que je m'étais beaucoup déconnecté de la nature depuis quelques semaines. Bien sûr il y avait mon mal de vivre, qui faisait que j'avais bien d'autres préoccupations en tête. Mais il y a aussi le fait que c'est l'automne qui frappe à notre porte, et comme à chaque année, je commence à me préparer à hiberner. Comme vous devez le savoir maintenant, l'hiver n'est pas ma saison. Cependant, et aussi étrange que cela puisse paraître, la première chute de neige d'il y a quelques jours n'a pas provoqué en moi que des sentiments négatifs. Je me suis surpris à rêvasser aux immensités couvertes d'un grand tapis blanc, aux conifères chargés de neige, à la beauté indescriptible de la lumière de la pleine lune sur la blancheur immaculée d'une nuit d'hiver. Bien sûr, devant tout le monde, je pestais devant cette chute de neige trop hâtive, mais cette année, mes railleries ne sonnaient pas sincères, comme si je jouais un rôle, comme par habitude, comme si, par orgueil encore une fois, je refusais d'admettre qu'il ne sert à rien de déprimer six mois par année, qu'il est peut-être préférable de voir le bon côté de cette saison et d'essayer d'en profiter du mieux possible.

Diantre, y aurait-il de l'espoir pour moi ?

Affronter ses peurs.

Descendre de son piédestal.

S'avouer à soi-même qu'on a peut-être eu tort toutes ces années.

Une étrange transformation est en train de s'opérer en moi.

Chassera-t-elle définitivement mon mal de vivre ?


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