24 septembre 2000

J'ai mal à la tête, j'ai une barre juste au dessus des yeux qui m'élance, alors je serai bref ce soir.

J'étais encore condamné à la solitude aujourd'hui. J'ai pris ma voiture et j'ai roulé, comme je le fais souvent dans ces cas là. Et comme à chaque fois, ma petite tête a beaucoup fonctionné.

C'est étrange. Lorsque je suis dans cet état, j'ai peur de penser, et j'essaie de l'éviter autant que possible. J'allume la télévision, j'écoute de la musique, je navigue sur le web, je lis. Pourtant, lorsque je fais une ballade en voiture, je sais que je n'aurai que ça à faire: penser. Et pourtant ça ne me dérange pas. Je crois que mon besoin de me sentir libre dépasse ma peur de ce que pourrait pondre mon cerveau...

J'ai fait l'inventaire des émotions que j'ai ressenties le plus souvent ces dernières semaines.

Angoisse, peur, impuissance, culpabilité, désespoir.

J'en avais plus que ça cet après-midi. J'ai dû en oublier quelques unes. C'est aussi bien comme ça. Les autres étaient négatives aussi.

Je suis allé voir mes parents en fin de journée. J'espérais peut-être ce réconfort, ce bien-être instantané que je ressentais, étant enfant, en présence de mes parents. Quand j'étais tout petit et que je pleurais, que j'avais mal ou que j'avais peur, il suffisait que ma mère entre dans la pièce pour que ma souffrance s'évanouisse instantanément.

Cette époque est révolue. Mais parents sont âgés. Le plus gros de leur vie est derrière eux. Ils ont élevé une famille. Leurs enfants volent de leurs propres ailes. Pour eux, leur tâche est accomplie en ce bas monde. Ils ne craignent plus la mort comme avant. Ils vivent ce qui reste de leur vie, un jour à la fois. Ils vivent en paix.

Autre chose que j'ai réalisé aujourd'hui: je suis amer. Amer et hargneux. Je m'écoutais pester contre les autres usagers de la route, contre les livreurs qui avaient laissé mes nouveaux annuaires téléphoniques dans ma pelouse sur le coin de la rue. Les seules mots que j'avais pour eux étaient: cons, stupides, épais, tarés...

Cette hargne ne date pas d'hier. Elle remonte à plusieurs années. C'est quelque chose que je traîne depuis fort longtemps. D'où vient-elle ?

Je suis allé m'étendre quelques minutes tout à l'heure, et je me suis assoupi. J'ai fait un rêve très bref. J'étais sur la route. Une filée de quelques voitures arrivaient vers moi, en sens contraire. Alors que j'arrivais à leur hauteur, la voiture au centre de la file, une voiture grise avec les vitres teintées, a mis son clignotant comme pour effectuer une manoeuvre de dépassement, puis a bifurqué dans ma voie pour me foncer droit dessus. Juste avant l'impact je me suis réveillé en sursautant.

Je déteste ce genre de rêve qui nous réveille en sursaut.


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