28 septembre 2000

Je crois que j'ai déjà utilisé cette comparaison la semaine passée, mais je me sens comme un nageur à fleur d'eau... tout juste capable de respirer, mais jamais vraiment à flot. Néanmoins, je passe à travers mes journées sans trop de casse.

Certains des symptômes que je ressentais lors de mes crises de panique d'il y a plusieurs années ont refait surface. Ça ne me surprend pas du tout d'ailleurs, considérant l'état de stress dans lequel je me trouve depuis plusieurs semaines. Je suis même surpris qu'ils ne soient pas apparus avant. Picotements sur la peau, engourdissements des mains (surtout la main droite), spasmes des muscles de la poitrine et du dos, pour en nommer quelques uns. Ils vont et ils viennent. Heureusement ils n'ajoutent pas à mon angoisse. Ils me sont trop familiers pour m'inquiéter. C'est d'ailleurs en apprenant à les ignorer que je m'en suis débarrassé à l'époque. C'est également en les ignorant que je les ferai disparaître cette fois-ci. Mais cela ne règlera pas le problème de fond. Si j'ignore les signaux que mon corps m'envoie, il m'en enverra d'autres. Je ne compte plus tous les problèmes de santé que j'ai eu au fil des années: constipation chronique, insomnie, allergies, infections à répétition, syndrome de panique, anxiété, angoisse, dépression... et ce depuis les vingt-cinq dernières années au moins. Le temps m'a démontré que tous ces problèmes étaient d'origine psychosomatique. C'est dans ce temps là que j'ai réalisé le pouvoir de l'esprit sur le corps. Mieux encore, j'ai compris que le corps et l'esprit ne faisaient qu'un, le corps n'étant que la partie de l'entité que nous sommes qui émerge dans notre réalité physique. J'ai ainsi développé une discipline de pensée par laquelle j'ai fait disparaître un à un tous mes problèmes de santé. J'ai changé mon image de moi, j'ai repris confiance en mes capacités, réappris à m'aimer et à m'accepter. Me croiriez-vous si je vous disais qu'à l'âge de trente ans, j'avais autant de cheveux gris que j'en ai aujourd'hui ? Puis, dans l'année qui a suivi cette prise de conscience et ma dépression, ils ont tous disparus. Et oui. Et ce n'est pas dans mon imagination; ma coiffeuse elle-même me l'a fait remarqué à l'époque, car cela la surprenait beaucoup. Ils ont commencé à réapparaître il y a trois ans seulement. Le temps fini toujours par nous rattraper, mais je me suis quand même payé quelques années de sursis.

C'était drôle ce midi au dîner. Consoeur et moi avons encore mangé ensemble en compagnie de quelques collègues. Nous agissons l'un envers l'autre comme si tout était normal, comme s'il ne s'était rien passé, comme si les trois derniers mois n'avaient jamais existés. Du moins, c'est ce que nous montrons aux autres. Parce qu'entre nous, un malaise demeure. Et je ne peux m'empêcher de croire qu'éventuellement, nous devrons nous asseoir l'un en face de l'autre et parler.

J'aimerais aussi remercier les quelques personnes qui m'ont écrit dernièrement, simplement pour me dire qu'ils pensent à moi. Je sais que je me fais silencieux, pas par paresse ou négligence, mais plutôt de peur que mes réponses ne soient que plaintes et lamentations, ce que je n'ai vraiment pas envie de vous faire subir. Ici, dans mon journal, ce n'est pas la même chose. Tout le monde est totalement libre de me lire ou pas. Mais je tiens quand même à vous dire que vos messages sont vraiment très appréciés. Je vous donne des nouvelles très bientôt, c'est promis :-)


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