30 septembre 2000

Mais que m'arrive-t-il ? Serait-ce un regain d'énergie apporté par cette légère recrudescence de l'été ? Quoi qu'il en soit, j'ai réussi à faire toute ma vaisselle, de même que le ménage de mon salon, cuisine et salle à dîner. C'est à peine croyable, je ne reconnais plus rien.

Copine et Lolita sont venues me rejoindre ici en début d'après-midi, en compagnie de deux autres demoiselles que je ne connaissais pas. Nous sommes allé marcher dans la nature. La complicité était excellente entre nous et nous avons eu beaucoup de plaisir. Un moment donné par contre, Lolita et moi nous sommes éloignés du groupe pour discuter ensemble de choses un peu plus profondes. Elle est très préoccupée par le domaine spirituel, et j'adore converser avec elle pour cette raison. Je me suis permis de lui faire part de mon malaise des dernières semaines et des questionnements et réflexions qu'il m'a inspirés. Elle a attiré mon attention sur des points auxquels je n'avais pas pensé avant.

Nous sommes tous allé manger ensemble en ville sur l'heure du souper, et bien que j'appréciais leur compagnie et que j'avais beaucoup de plaisir avec elles, je ressentais encore cette légère sensation de détachement, de vide, d'irréel... Vraiment étrange. Cependant, alors que je ramenais Lolita chez elle à la fin de la soirée (nous étions seuls car elle était la dernière que je raccompagnais) nous avons continué sur la même lancée que durant l'après-midi. Je lui ai confié mon malaise concernant Copine. Elles sont très proches l'une de l'autre, je savais très bien qu'elle pourrait me comprendre. Cela m'a fait un bien énorme. J'ai réalisé à quel point j'avais extrêmement besoin de mettre en mot toutes mes angoisses et de les sortir de moi, de les exprimer clairement en mots, à quelqu'un qui savait de quoi je parlais et qui pouvait comprendre ma situation. J'ignore si c'est le résultat de l'effet thérapeutique de cette confession, mais mon malaise s'est complètement dissipé. Sur le chemin du retour, je pouvais anticipé mon arrivée chez moi sans sentir que je m'en allais dans une prison. Je pouvais penser à demain, faire des projets pour les prochains jours et les prochaines fins de semaines, et ces pensées me faisaient du bien. Cependant, je ne veux pas crier victoire trop vite. J'ai déjà eu des rémissions par le passé. Mais ma condition va en s'améliorant et c'est cela qui compte.

Vous savez quoi ? Copine essayait de me convaincre de prendre une colocataire, question de rompre ma solitude et de mettre un peu de vie dans mon chez moi. L'une de ses amies se cherche un nouveau logement car ses voisins du dessus sont en train de la rendre folle, et apparemment elle raffolerait de vivre dans un environnement comme le mien. De plus, selon Copine, nous nous entendrions merveilleusement bien. Comme elle me mettait beaucoup de pression en début d'après-midi, j'étais plutôt réfractaire à l'idée. Mais plus tard dans la journée, celle-ci me trottait dans la tête et je ne pouvais m'empêcher de trouver cette idée séduisante. Cela impliquerait beaucoup de changement dans ma vie cependant. Faire le ménage et la vaisselle plus régulièrement, terminer mes rénovations, etc. Mais ce n'est pas cela qui m'inquiète le plus. En fait, vu l'état dans lequel je suis, je ne peux considérer que je suis en pleine possession de mes facultés cognitives. Donc je ne peux m'empêcher de me poser la question suivante: Serait-ce vraiment une bonne idée ? Est-ce vraiment ce dont j'ai besoin ? Je ne suis tellement plus sûr de rien ces temps-ci, et cette décision affecterait grandement la vie d'une autre personne. Ou alors mes hésitations proviennent-elles simplement de mon insécurité, de mon habituelle peur du changement ?

Le problème, c'est que ces temps-ci j'ai aussi peur du statu-quo. Merde. Va falloir que je me branche, que je décide laquelle de ces deux peurs représente le moindre mal.


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