3 août 2001

Je crois que je commence à avoir une bonne influence sur mes voisins.

Ceux-ci reçoivent un invité chez eux pour quelques jours. Hier avant-midi, alors que je sortais m'étendre au soleil, j'ai remarqué que l'invité en question était en train de jouer avec le chien dans la piscine. C'est après quelques minutes que j'ai constaté qu'il se baignait nu.

Encore ce matin, il est sorti s'étendre nu au soleil sur le bord de la piscine pour lire un livre.

J'aime quand je constate que d'autres personnes adoptent, du moins partiellement, mes habitudes de vie. Cela me permet de me sentir moins marginal, moins à part des autres, et de plus, me confirme que mon mode de vie ne dérange personne.

Qu'ai-je fait de mon après-midi hier ? Et bien je suis retourné à la petite rivière que j'ai fréquentée pendant plus de dix ans, et où j'ai fait mes premières expériences de nudité en public il y a presque vingt ans de cela. L'endroit est toujours aussi paradisiaque, mais j'ai quand même été déçu de constater une certaine détérioration de l'environnement. Mégots de cigarette, sacs de plastique et bouchons de bouteille étaient des choses qu'on trouvait rarement à cet endroit qui, à l'époque où je l'ai découvert, était surtout fréquenté par des nudistes. Maintenant l'endroit est plus connu et attire davantage une clientèle de jeunes insouciants et souvent en état d'ébriété. C'est bien dommage. On dirait que chaque fois qu'un endroit commence à être connu, il se détériore rapidement.

J'ai été surpris de constater à quel point, même après toutes ces années, je connaissais encore parfaitement le coin. Dans le sentier qui longe la rivière, je reconnaissais chaque détour, chaque roche, chaque souche le long de ce chemin que j'ai parcouru tant de fois. Cependant, ma connaissance approfondie du territoire n'a pas empêcher mon lacet de chaussure de se prendre dans une branche, ce qui m'a précipité sur le sol de façon plutôt disgracieuse. Dans ma chute, mon genou s'est pratiquement empalé sur une petite souche qui affleurait du sol. La douleur fut atroce, mais finalement, la blessure est assez superficielle. Je n'ai qu'une longue éraflure sur la peau, et je boite un peu (les muscles ont été écrasés), mais pas beaucoup. D'ici quelques jours il n'y paraîtra plus.

Mon état d'esprit ces temps-ci ? Je m'ennuie. Chroniquement. Je n'ai pas envie d'être seul, mais je le suis quand même. Peut-être cette semaine de vacance était-elle de trop. Je dois avouer que je l'ai prise en nourrissant l'espoir secret que je pourrais passer au moins une journée en compagnie de Lolita. Mais ce ne fut pas le cas. Nous avons simplement eu une longue jasette au téléphone. Bien agréable quand même.

Je n'irai pas chez Alegria en fin de semaine. J'y ai bien repensé et ça ne serait pas approprié. Elle aura passé toute la semaine sans son chum, elle va le retrouver samedi et je serai définitivement dans les jambes. Alors aussi bien m'abstenir.


Autre déception cet après-midi. Je n'avais pas envie d'être seul et j'ai décidé d'aller à un endroit que j'ai visité une ou deux fois il y a plusieurs années de cela. C'est un lac dans un petit boisé où les nudistes se rassemblent traditionnellement depuis plusieurs années. Je veux sortir de mon isolement, élargir mon cercle de connaissance, alors pourquoi pas commencer à fréquenter à l'occasion des endroits où je risque de trouver des gens qui partagent les mêmes goûts que moi dans au moins un domaine ?

Encore une fois, grosse déception.

J'aurais dû me douter de quelque chose en voyant la clientèle qui entrait et sortait des véhicules qui étaient déjà stationnés sur place à mon arrivée. En effet, il n'y avait pas un seul nudiste à l'horizon. Que des maillots. Un autre endroit perdu pour les adeptes du bronzage intégral. C'est bien dommage.

De retour chez moi en fin d'après-midi, mes voisins étaient de retour du travail et se baignaient avec leur invité. J'ai été surpris encore une fois de voir qu'ils retiraient sans pudeur leur maillot sur leur galerie pour se faire sécher. Au moins un endroit où la nudité fait des progrès...

Leur chien, quand à lui, se baigne toujours nu bien sûr... ;-)

Alegria m'a écrit en début d'après-midi pour me confirmer ce que je pensais déjà, à savoir que nous serions peut-être mieux de remettre ma visite à une autre fois. Les grands esprits pensent pareil sans doute...

Tiens, vu que j'ai ma fin de semaine de libre, je vais faire une folie demain. Je vais me lever tôt et me taper trois heures de route jusqu'au parc d'Oka, où je passerai mon après-midi sur la plage traditionnellement utilisée par les nudistes. Cette fois ça ne peut pas rater, je serai entouré de mes "semblables" (he he). Je sais que je n'ai pas l'habitude de divulguer ma destination avant d'en être revenu, mais cette fois je fais exception. :-) Alors si vous allez sur la section nudiste de la plage d'Oka demain et que vous voyez un homme seul étendu sur une serviette de plage jaune, avec une longue éraflure sur le genou gauche, et bien vous saurez que c'est moi !

Pleine lune demain soir. Vous la regarderez avec moi; comme ça je me sentirai moins seul...


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