17 août 2001

Enfin vendredi...

Voilà des années que je ne ressens plus cette anticipation à l'idée de la fin de la semaine de travail. Alors les rares fois où elle se présente à nouveau, j'essais d'en profiter pleinement, tout en me rappelant l'époque où j'étais un peu plus "normal", l'époque où, comme les nombreux amis que j'avais alors, je me préparais fébrilement à sortir dans les bars le vendredi soir et à me consacrer pendant deux jours à toutes les activités qui me plaisaient tant.

Quand je repense à cette vie passée, j'ai parfois l'impression que c'était une autre vie, qu'il s'agissait d'un rêve dont je me suis réveillé depuis bien des années.

Était-ce un rêve à cette époque ? Où est-ce maintenant que je suis plongé en plein cauchemar ?

"Nothing exists except empty space and you. And you are but a thought."

Mark Twain

Sur une note plus positive: mon système immunitaire est vraiment une merveilleuse machine finement ajustée. Je m'explique.

Depuis ma naissance j'ai toujours eu un grain de beauté sur le bas du ventre près du nombril. Il y a cinq ans, ce grain de beauté s'est mis à grossir, à changer de couleur et de forme. Habituellement, quand une telle chose se produit, la prudence suggère d'aller consulter un dermatologue. Vous me connaissez; je ne l'ai pas fait. À un certain moment donné la surface de ce grain de beauté est devenue sèche et rugueuse, et s'est mise à saigner sur une base régulière. Cette fois j'étais vraiment inquiet et j'ai pris rendez-vous pour voir un médecin. Mais c'était dans le temps des fêtes, et connaissant le système de santé au Québec, mon rendez-vous n'était pas avant plusieurs semaines.

Un soir, je me suis parlé à moi-même, j'ai parlé à mon corps, je lui ai expliqué que cette plaie n'était pas normale, qu'elle me faisait peur. Et bien en quelques jours, la taille de cette tache s'est mise à se résorber à une vitesse fulgurante.

Après deux semaines, elle avait complètement disparue. Pas seulement la partie anormale, mais le grain de beauté tout entier avait été éradiqué par mon système de défense. La peau était maintenant lisse et uniforme.

J'ai annulé mon rendez-vous avec le dermatologue; je n'avais tout simplement plus rien à lui montrer. Aujourd'hui, cinq ans plus tard, je ne pourrais même plus dire où se trouvait ce grain de beauté, que j'avais pourtant depuis aussi longtemps que je pouvais me rappeler.

Il y a deux ans, une verrue plantaire est apparue sous mon pied gauche, juste à la base du gros orteil. C'était la première fois de ma vie que j'attrapais ça, et j'avais une bonne idée de qui me l'avait refilée, mais ce n'est pas ça qui est important.

Pendant les premières semaines j'ai essayé de l'exciser moi-même. Je sais, ce n'est pas très brillant. Tout ce que j'ai réussi à faire d'ailleurs c'est de me faire très mal. Mais la verrue revenait toujours. Encore une fois, je me disais que je devrais prendre un rendez-vous avec un dermatologue. Et encore une fois, je remettais toujours à plus tard. Les mois ont passé, et j'ai fini par m'habituer à la présence de cette désagréable intruse sur mon pied.

Au début de l'été, quand j'ai commencé à faire quelques randonnées, elle devenait douloureuse, nuisible et désagréable, mais je ne faisais toujours rien pour m'en débarrasser.

Puis, il y a deux mois, deux autres petites verrues ont commencé à se développer à côté de la première. J'étais furieux après moi, et très déçu de mon corps qui ne faisait pas son travail. Je me suis encore parlé à moi-même, me suis dit que cette fois c'en était trop, que je ne pouvais tolérer ces intruses plus longtemps.

Et vous savez quoi ?

Il y a deux semaines, j'ai commencé à remarquer une nette réduction de la taille de la verrue principale. Au début j'avais peur de m'imaginer des choses. Mais aujourd'hui c'est plus qu'évident: les deux nouvelles verrues se sont effacées presque aussi vite qu'elles sont apparues, et la grosse s'est résorbée à un point tel que je ne peux quasiment plus la sentir au toucher. Tout porte à croire que dans encore une semaine ou deux, elle aura complètement disparu.

Mon petit corps a pris du temps à se réveiller cette fois, mais il a finalement fait son travail et je dois avouer que j'en suis plutôt fier. :-)

Bon, autre changement de sujet.

C'est maintenant réglé, Copine, Lolita et moi partons lundi prochain pour deux semaines, question de nous faire bronzer sur les plages de la côte est américaine. Notre défi: repérer les endroits où nous pourrons être nus. Quelques recherches sur le web m'ont donné quelques indices à ce sujet. Une chose est sûre: éviter la Virginie à tout prix. J'ai lu que la loi anti-nudité dans cet état est si sévère et rétrograde qu'une femme a déjà été arrêtée par la police à Virginia Beach parce qu'elle changeait son bébé de couche sur la plage, et qu'un homme a déjà été cité à procès parce qu'il chantait tout haut dans un bar les paroles d'une chanson populaire qui aurait supposément incité deux femmes à dévoiler leur poitrine en public...

Et les choses ne sont pas prêts de changer de sitôt dans ce pays avec un stupide républicain à sa tête.

On est bien ici dans le fond...

Que vais-je faire de ma fin de semaine ? Et bien je passerai sûrement la journée de dimanche à planifier le voyage avec mes copines, ainsi qu'à faire des courses et à préparer ma voiture pour la route.

Et demain ? Et bien vu que la météo s'annonce finalement pas si mal pour la région de Montréal, je crois que je vais encore une fois m'offrir un petit après-midi à la plage d'Oka. Pourquoi pas ? Ce sera peut-être la dernière fois de l'année de toute façon.

Dormez bien. ;-)


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