30 août 2001

La suite...

De retour de la plage en ce samedi soir, Copine et moi arrivons juste à temps à la tente pour voir Lolita sortir des douches vêtue de sa magnifique robe noire moulante qui rehausse si délicieusement ses courbes gracieuses. Cette femme est une déesse...

Après être allés prendre un verre en ville, nous rentrons bien sagement au camping pour une autre nuit de sommeil. Il n'y a plus de vent, mais une légère pluie commence à tomber durant la nuit, m'obligeant à sortir pour fermer les panneaux de ventilation de la tente.

Dimanche le 26: Journée nuageuse mais chaude. Nous en profitons pour visiter l'île d'Ocracoke. Nous allons voir, entre autre, les poneys sauvages qui ont été amenés sur ces îles il y a plusieurs centaines d'années de cela, probablement par l'un des nombreux naufrages qui ont eu lieu dans cette région de l'atlantique au cours des derniers siècles. Ils ont été rassemblés dans un immense enclos maintenant, car leur présence devenait trop dangereuse pour la circulation automobile.

Les filles font saucette à la fin de la journée. Le soleil est absent mais la mer est chaude, et les plages sur Ocracoke sont tout aussi magnifiques et tout aussi désertes que sur Pea Island. Quelques dauphins viennent saluer les baigneuses, ce qui rassure Copine. Là où il y a des dauphins, il n'y a pas de requins...

Retour au bercail en fin de journée. Ce sera notre dernière nuit au camping.

Lundi le 27: Après avoir remballé nos affaires et nettoyé les vitres de la voiture qui sont couvertes d'un film laiteux causé par l'air salin, nous reprenons la route et faisons une pause à Nags Head pour déjeuner. Dans le petit resto, nous faisons la connaissance d'une jeune serveuse russe qui fait un stage au États-Unis dans le cadre d'un programme d'échange culturel.

Le reste de la journée se passe surtout à faire de la route. À la hauteur de la ville de Washington, que nous contournons par la boucle extérieure de la route 95, nous faisons du pare-choc à pare-choc pendant près d'une demi-heure tant le trafic est dense. Nous suons sous la chaleur torride malgré les fenêtres grandes ouvertes. Soudain, à côté de nous, nous entendons un "Vive le Québec !" lancé avec un gros accent anglophone d'un véhicule qui nous dépasse. Leurs occupants nous sourient, nous leur rendons la politesse. Leur plaque d'immatriculation indique qu'ils viennent de l'Ontario. Il semblerait que les anglo-canadiens ne soient pas tous anti-québécois...

Après une pause souper à une halte routière, nous nous arrêtons pour la nuit dans la petite municipalité de New Paltz dans l'état de New York, endroit bien connu par tous les amateurs d'escalade à cause des Gunks, ces parois rocheuses visitées par tous les grimpeurs de l'est de l'Amérique du nord. Après avoir pris une chambre d'hôtel, nous allons prendre une bière dans un petit pub où, encore une fois, Copine et Lolita semblent se rincer l'oeil. Quand à moi, dans ces moments là, je me sens un peu à l'écart...

Mardi le 28: Lolita tient absolument à nous faire voir les Gunks, qu'elle a elle-même visité une fois par le passé avec son ex-conjoint, grand amateur d'escalade. Au pied des immenses parois rocheuses, Copine et Lolita discutent escalade en observant les grimpeurs sur place, alors que je m'intéresse davantage aux vignes sauvages chargées de petites grappes de raisins pas encore mûrs, ou à ce petit lézard strié de noir et de jaune, mais dont la queue est bleue métallique. Je ne connais pas cette espèce, et je suis d'ailleurs très étonné de voir qu'on trouve encore des lézards à cette latitude.

Alors que nous reprenons la route, le soleil brille dans un ciel bleu magnifique. Au fur et à mesure que la journée avance, le ciel se couvre et nous traversons quelques zones d'averses et d'orages. Le passage de la frontière est une formalité et nous arrivons chez Copine vers 19h. Après l'avoir déposé chez elle, Lolita et moi reprenons la route. Sur le chemin qui la mène chez elle, nous discutons un peu, de choses pas trop intimes. Elle me confie quand même qu'elle trouve facile de voyager avec moi. Alors que je la dépose chez elle, nous nous faisons une longue accolade avant de nous quitter.

Je crois que Lolita ne désire pas que je développe des sentiments pour elle, et qu'elle craint que se soit ce qui est en train d'arriver. Je dois avouer que ma vision pour elle a changé quelque peu dans les derniers jours.

Quoi faire de tout ça ?

Et Copine dans tout ça ? Moi couchait avec elle il y a un peu plus d'un an, je ne veux maintenant plus toucher son corps. Je ressens même presque un léger dédain pour elle. Pourtant, elle n'a pas changé. Pas physiquement du moins. Mais mentalement, depuis sa peine d'amour, elle n'est plus la même. On dirait que ce qu'elle dégageait avant, et qui me faisait passer par dessus mon absence de désir pour elle, n'est plus là maintenant.

Lolita m'intrigue. Tout dans son discours indique qu'elle considère notre relation comme strictement platonique, mais son non-verbal dit au contraire qu'elle est attirée par moi. Ses remarques sur mon apparence, son empressement à se porter volontaire pour me mettre de la crème solaire, nos jeux et nos caresses à peine voilée dans le sable...

Elle essaie beaucoup de m'ouvrir à son monde, à sa vision des choses. Je vis dans ma tête, elle vit dans son coeur. Je ne suis pas nécessairement fermé à son point de vue, mais tout cela va complètement à contre courant de mes tendances naturelles. Elle va accorder sa crédibilité à une personne en fonction de ce que cette personne dégage, de la façon dont elle s'exprime. Moi, je juge de la crédibilité d'une personne en fonction de son discours, sachant trop bien qu'il est facile de sembler crédible en se cachant derrière des sophismes.

Je veux m'ouvrir au monde, à d'autres idées, à d'autres points de vue, mais je ne veux pas perdre mon scepticisme, mon sens critique. Il est, à mon avis, un ingrédient indispensable à une saine recherche de la vérité.


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