5 avril 2001

Quelle journée magnifique nous avons eu ! D'une année à l'autre, je ne me rappelle jamais à quel point la chaleur et le soleil ont le don de me faire renaître. Et pourtant...

J'étais si bout en train aujourd'hui au travail que je suis même tombé sur les nerfs d'une de mes collègues...

Et puis en arrivant ce soir, une belle surprise m'attendait: un petit courriel de France, qui m'offrait ses photos de voyages. Je m'en suis délecté avec ravissement. Elle a l'air si heureuse là-bas. Elle a tout quitté ici (famille, amis, travail) pour suivre l'homme de sa vie à l'autre bout du continent. Je trouve extraordinaire de voir un tel lien, une telle complémentarité entre deux êtres. C'est une chose que je ne peux qu'acclamer haut et fort, et envier en silence...

J'ai plus que jamais envie d'aller la voir cette année. La toute petite heure passée en sa compagnie dans le temps des fêtes fut à peine suffisante pour me mettre en appétit. Depuis qu'elle lit mon journal, je suis persuadé qu'elle ne me perçoit plus de la même façon qu'avant son départ. J'ai envie d'enfin pouvoir passer un peu de temps avec elle, de discuter, de partager des activités. Et puis j'ai aussi envie de vraiment faire la connaissance de son chum, de l'élu de son coeur. J'ai envie de les voir vivre en tant que couple.

Vous croiriez que je pourrais être jaloux de lui ? Et bien non, pas du tout, et je ne dis pas cela parce que je sais qu'elle me lit. J'ai toujours admiré France. Elle rayonnait par son charme et sa beauté, tant intérieure qu'extérieure. Elle ne laissait personne indifférent. Le bien-être et le bonheur qu'elle dégageait, et qu'elle dégage encore, ont toujours représenté pour moi un idéal à atteindre. Simplement dit: elle me permettait de continuer de croire que le bonheur est possible, même dans mes périodes les plus difficiles.

N'allez pas croire que je l'idéalise, loin de là. Je suis parfaitement conscient qu'elle vivait aussi des angoisses et des difficultés. Mais elle a toujours semblé intrinsèquement convaincue d'avoir le pouvoir de triompher des aléas de l'existence.

France était une personne heureuse, tout simplement. Et il ne fait aucun doute dans mon esprit qu'elle l'est toujours. Comment une femme comme elle a pu me porter un quelconque intérêt, je n'en sais rien.

J'aurais pu aisément tomber amoureux d'elle. Je crois d'ailleurs pouvoir affirmer sans me tromper qu'il en aurait été de même de bon nombre d'hommes qui la fréquentaient au quotidien. Mais l'attirance et l'attachement que j'ai développé pour elle durant les quelques années où nous avons travaillé ensemble est d'une toute autre nature.

Je crois que si les circonstances avaient été différentes, et que j'avais été à l'époque plus proche de ce que je suis maintenant, une belle amitié aurait pu naître entre nous.

Bon, je crois que je vais arrêter de l'encenser de la sorte. En lisant ces lignes, elle est probablement en train de rougir et de se caler dans sa chaise...

Je ne sais pas si j'aurai quelqu'un pour faire le voyage avec moi. Ce n'est pas tout le monde qui peut s'offrir quatre à cinq semaines de vacances. Il y aurait peut-être Copine, mais pour une raison quelconque je préfèrerais ne pas faire ce voyage avec elle.

Il faudrait que je rencontre une enseignante. Voilà. Elles ne travaillent pas l'été, elles. Ce serait très commode.

Toujours aucune nouvelle de Lectrice. J'essais d'y penser le moins possible, mais ce n'est pas facile de ne pas s'inquiéter. J'espère seulement qu'il ne lui est rien arrivé de grave.


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