15 avril 2001

Le soleil brille fièrement dans un ciel bleu immaculé ce matin.

Cette semaine j'ai commencé à quelques reprises à sortir sur ma galerie, en enjambant le banc de neige, pour commencer à essayer de me mettre dans le "beat" du printemps.

Présentement il ne reste plus qu'une mince langue de neige glacée sur toute la longueur de ma galerie. C'est tout ce qui reste d'une couche de neige qui a atteint au moins un mètre et demi d'épaisseur au plus fort de l'hiver. Je m'étais dit que cette année, vu que la neige n'avait pas été très abondante dans mon coin, j'allais la laisser fondre par elle-même. Mais plus je regarde le temps qu'il fait en ce moment, plus je me dis que, même si le fond de l'air est un peu frais, ce serait peut-être la journée idéale pour me faire bronzer pour la première fois du printemps. Je crois donc que je vais sortir une pelle et prendre un petit quinze minutes pour aller tout de suite donner le coup de grâce à cette neige résiduelle, ce qui laissera suffisamment de temps à la galerie pour sécher avant l'heure où le soleil sera suffisamment haut dans le ciel pour pouvoir exposer mon petit corps à ses chauds rayons. Souhaitons que la température montera suffisamment pour rendre l'expérience agréable...


Une petite araignée marchait sur mon bureau et s'approchait doucement de moi à l'instant. Elle s'est immobilisée en position défensive dès que je me suis rapproché d'elle pour l'observer. Je l'ai vu ce matin, elle s'était installée sur le sommet de mon petit cactus. Elle se camouflait assez bien entre les épines, mais elle n'a quand même pas échappé à mon oeil de lynx. Il faut croire qu'elle a décidé de quitter son perchoir et d'aller explorer un peu. Je devrais la mettre dehors. Les nuits sont maintenant assez douces, et elle a plus de chance d'y trouver de la nourriture.

Devinez quoi ?

J'ai profité des chauds rayons du soleil aujourd'hui ! Oui oui ! Même si la météo indiquait que la température en ville atteignait à peine quatre degrés Celsius, ici le thermomètre s'est stabilisé à onze degrés, plus que suffisant pour que je me permettre de me débarrasser de mes vêtements et de m'étendre nu sur une chaude couverture de laine à l'abris du vent sur ma galerie. Je m'ennuyais tellement de cette douce caresse du soleil sur ma peau ! À un certain moment je commençais même à avoir suffisamment chaud pour transpirer ! Heureusement qu'une petite brise réussissait à l'occasion à venir me rafraîchir en contournant brièvement les murs de ma maison. Il m'est même arrivé de m'assoupir à quelques reprises, ce qui est plutôt rare dans mon cas car je ne dors jamais le jour. Je me laissais bercer par les chants entremêlés de la multitude d'oiseaux, bruants, parulines, merles et carouges à épaulettes, qui ont tous fait leur apparition par chez moi cette semaine, pour se partager le territoire et commencer à construire leurs petits nids dans lesquelles ils élèveront la nouvelle génération de petites boules de plumes piaillardes.

Ça resplendissait le printemps aujourd'hui, et il n'y a pas que les oiseaux qui le sentait. Entre deux cris stridents de geai bleu, j'entendais au loin les voix de mes voisins, sortis eux aussi sur leur galerie pour jouir de cette magnifique journée. Ma voisine (celle qui a pondu un bébé sans que je me sois aperçu qu'elle était enceinte) était dehors en gilet à manche courte, à laver les vitres et l'intérieur de leur deux voitures alors que son conjoint s'affairait à sortir leur barbecue de son hibernation. Dans la rue, plusieurs petites familles marchaient d'un pas détendu.

C'était quand même étrange d'être ainsi nu au soleil, alors que le sol était encore recouvert d'une couche de neige sale quand même plutôt mince à ce temps-ci de l'année, mais qui n'en couvre pas moins uniformément mon terrain et ceux de mes voisins, à l'exception d'une plaque de pelouse dégagée où une petite bande d'étourneaux gambadaient en piaillant, se régalant des premières offrandes alimentaires du printemps. Quand à mon lac, il est encore gelé, à l'exception d'une mince bande d'eau libre sur le bord, où j'ai pu voir passer à quelques reprises un couple de canards, visiblement heureux de pouvoir enfin se mouiller les pattes dans cette eau glacée... Tous les goûts sont dans la nature je suppose...

Je ne crois pas que le lac calera à la troisième semaine d'avril cette année, d'autant plus que c'est la semaine prochaine !

Bon, j'avais enfermé mon araignée sous une petite loupe de table afin qu'elle ne se sauve pas pendant que j'écrirais ces lignes, mais là elle commence à capoter sérieusement. Je vais donc me dépêcher de mettre en ligne cette mise à jour avant d'aller la porter dehors, où elle sera certainement plus heureuse qu'ici.

Prenez soin de vous :-)


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